Journal du classique

Beethoven en Europe : savourez les 9 symphonies interprétées dans 9 villes européennes

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Par Céline Dekock

Six mois après la fin de l’année 2020, qui a marqué le 250e anniversaire de la naissance de Ludwig van Beethoven, l’intégrale de ses neuf symphonies est interprétée par neuf prestigieux orchestres et chefs européens. Une fête musicale qui s’est déroulée le 6 juin dernier et qui est à voir en intégralité sur Auvio.

Retrouvez les neuf symphonies sur Auvio

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Neuf Symphonies, Neuf Orchestres, Neuf Villes. Voilà comment nous pouvons résumer cette fête de la musique avant l’heure, qui a eu lieu le 6 juin 2021 : un feu d’artifice musical en l’honneur du grand compositeur Ludwig van Beethoven ! Arte vous invite à un tour d’Europe de ses partenaires pour une intégrale des 9 symphonies absolument inédite : Arte a diffusé le cycle complet dans l’ordre chronologie de composition en live de lieux emblématiques de grandes villes d’Europe notamment de la Cour de l’Université de Bonn, ville natale de Beethoven, des berges du Lac de Lugano, de la place de la Vieille Ville à Prague mais aussi de Strasbourg, Dublin, Helsinki, Luxembourg, Delphes, et bien évidemment de Vienne, ville dans laquelle l’auteur de Fidelio a créé toutes ses symphonies.

L’affiche artistique est prestigieuse avec le Mahler Chamber Orchestra sous la direction de Daniel Harding, le Finnish Radio Symphony Orchestra avec son nouveau directeur musical Nicholas Collon, l’ensemble I Barocchisti et son fondateur Diego Fasolis, la formation MusicAeterna de Teodor Currentzis, ou encore les Wiener Symphoniker sous la direction musicale de la cheffe Karina Canellakis

Et c’est du parvis de la Médiathèque André Malraux à Strasbourg – où l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg sous la direction de Marko Letonja interprétera la symphonie n°8 – que les équipes d’Arte ont animé cette journée exceptionnelle à bien des égards.

Annette Gerlach, Christian Merlin et 8 collègues européens présenteront cette Journée Beethoven.

Bonn : Symphonie n°1 : Daniel Harding, Mahler Chamber Orchestra

Daniel Harding dirige la première symphonie de Beethoven et l’ouverture "Léonore III" en direct du Kurfürstliches Schloss, le château des Princes-Électeurs, à Bonn, la ville natale du compositeur.

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C’est à Bonn, où il naquit en 1770, que le destin musical de Beethoven a commencé – il y fut organiste, puis altiste, à la Hofkapelle. La ville donne donc le coup d’envoi de cette journée exceptionnelle : diffusée depuis la cour du château des Princes-Électeurs, la Symphonie n° 1 en ut majeur est interprétée par le Mahler Chamber Orchestra, sous la direction du Britannique Daniel Harding.

Terminée en 1800, alors que Beethoven a 30 ans, l’œuvre s’impose comme un adieu au siècle qui vient de s’achever : malgré sa facture classique, on y voit poindre des traits novateurs – notamment la place de choix accordée aux instruments à vent. Elle est suivie, en point d’orgue du concert, de l’ouverture dite "Léonore III", troisième des quatre ouvertures successives composées par Beethoven pour son unique opéra, Fidelio.

À écouter aussi : Visite guidée de la maison d’enfance de Beethoven

Dublin : Symphonie n°2 : Jaime Martín, RTÉ National Symphonic Orchestra

À Dublin, l’Orchestre national de la radio-télévision irlandais interprète la deuxième symphonie, suivie de l’ouverture de "Coriolan", sous la baguette de son chef Jaime Martín.

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À sa création en 1803, la Symphonie n° 2 en ré majeur de Beethoven enchante et surprend son public par son allégresse et sa vitalité solaire. L’œuvre ne trahit en rien la période de crise morale que traverse alors le compositeur, qui voit sa surdité s’aggraver et songe même au suicide.

Depuis le National Concert Hall de Dublin et sous la direction du chef d’orchestre espagnol Jaime Martín, le RTÉ National Symphony Orchestra fait redécouvrir cette œuvre à l’esprit malicieux. Le concert se poursuit avec l’ouverture de Coriolan, inspirée de la pièce éponyme du dramaturge Heinrich Joseph von Collin, l’un des plus beaux symboles du style “héroïque” du maître.

Helsinki : Symphonie n°3 : Nicholas Collon, Finnish Radio Symphony Orchestra

Depuis l’église moderne Temppeliaukio d’Helsinki, l’Orchestre symphonique de la radio finlandaise interprète la troisième symphonie, dite "héroïque", de Beethoven, sous la direction de son chef Nicholas Collon.

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La troisième symphonie de Beethoven, dite "héroïque", devait à l’origine être dédiée à Napoléon Bonaparte. Quand ce dernier se sacre lui-même empereur en décembre 1804, le compositeur, fidèle aux idéaux de la Révolution, revient avec rage sur sa dédicace… Créée à Vienne en 1805, cette œuvre, qui reste la symphonie préférée de son auteur, rompt avec les conventions classiques du siècle passé et annonce par ses inflexions grandioses la période romantique.

Elle est retransmise depuis l’impressionnante église monolithique Temppeliaukio d’Helsinki, bâtie dans les années 1960, dans une interprétation de l’Orchestre symphonique de la radio finlandaise, sous la baguette de son nouveau directeur musical, le Britannique Nicholas Collon.

Luxembourg : Symphonie n°4 : Gustavo Gimeno, Orchestre philharmonique du Luxembourg, Sylvia Camarda

L’Orchestre philharmonique du Luxembourg joue à domicile la quatrième symphonie et l’ouverture d’Egmont, accompagnant une chorégraphie de Sylvia Camarda.

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Depuis le grand auditorium de la Philharmonie Luxembourg, l’Orchestre philharmonique du Luxembourg, dirigé par le maestro espagnol Gustavo Gimeno, s’attaque à la Symphonie n° 4 en si bémol majeur. Composée en 1806, cette œuvre lumineuse et pleine d’élan contraste avec l’héroïsme et la complexité toute romantique de ses deux fougueuses "voisines" – ce qui amena Robert Schumann à la décrire comme "une menue dame grecque prise entre deux dieux nordiques". Le concert, ponctué par l’ouverture d’Egmont, s’accompagne d’une chorégraphie de la Luxembourgeoise Sylvia Camarda, dansée par de jeunes artistes réfugiés.

Prague : Symphonie n°5 : Steven Mercurio, Czech National Symphony Orchestra

L’illustre symphonie dite “du Destin” est interprétée en direct depuis Prague par l’Orchestre symphonique national tchèque, sous la baguette de Steven Mercurio.

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C’est depuis le cœur historique de la capitale tchèque que résonne la grandiose Symphonie n° 5 en ut mineur, monument musical à la force expressive rarement égalée. Depuis son premier mouvement au motif rythmique emblématique – figurant le destin qui frappe à la porte – jusqu’à son finale triomphal, l’œuvre demanda à Beethoven quatre années de travail.

À voir : Quand la Cinquième Symphonie de Beethoven et un jeu vidéo se synchronisent à la perfection

Sous la direction de Steven Mercurio, l’Orchestre symphonique national tchèque investit la place de la Vieille-Ville de Prague pour un concert, ponctué par l’ouverture définitive de Fidelio.

Lugano : Symphonie n°6 : Diego Fasolis, I Barocchisti

À Lugano, en Suisse, l’orchestre de chambre I Barrochisti interprète la symphonie dite "Pastorale" sous la direction de son fondateur Diego Fasolis.

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Composée entre 1807 et 1808, en même temps que la fameuse Symphonie du Destin, la sixième symphonie, dite “Pastorale”, a été ainsi baptisée par Beethoven lui-même. Cette œuvre profondément originale propose avec ses cinq mouvements, chacun assortis d’un sous-titre, un portrait musical de la nature empli de vénération. Elle est interprétée en plein air, dans l’enceinte du centre culturel Lugano Arte e Cultura (LAC), sur les rives du lac, par l’orchestre de chambre suisse I Barocchisti, sous la direction de Diego Fasolis, lui-même originaire de la ville du Tessin.

Delphes : Symphonie n°7 : Teodor Currentzis, MusicAeterna, Sasha Waltz

Depuis le théâtre antique de Delphes, Teodor Currentzis dirige l’ensemble Musicaeterna dans la septième symphonie de Beethoven. La musique accompagne la chorégraphie créée pour l’occasion par l’Allemande Sasha Waltz.

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Composée en 1812, dans le contexte troublé de la campagne de Russie, la septième symphonie valut à Beethoven l’un des plus grands succès rencontrés de son vivant. Son célébrissime "Allegretto" compte aujourd’hui encore parmi les incontournables du répertoire, toujours plébiscité par le public. Considérée comme une "apothéose de la danse" par Richard Wagner, l’œuvre, qui fait la part belle au rythme plus encore qu’à la mélodie, a ensuite inspiré bon nombre de créations.

Depuis le majestueux théâtre antique de Delphes, l’ensemble Musicaeterna, sous la direction du jeune chef gréco-russe Teodor Currentzis, réputé pour le regard neuf qu’il porte sur les partitions, accompagne la chorégraphie créée pour l’occasion par l’Allemande Sasha Waltz.

Strasbourg : Symphonie n°8 : Marko Letonja, Orchestre philharmonique de Strasbourg

Le chef slovène Marko Letonja dirige l’Orchestre philharmonique de Strasbourg pour la huitième symphonie de Beethoven, suivie de la "Romance n°2 pour violon" avec la soliste Charlotte Juillard.

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Depuis la médiathèque André-Malraux de Strasbourg, avant-dernière étape de ce grand voyage beethovénien, la Symphonie n° 8 prend vie sous la baguette du chef slovène Marko Letonja, qui dirige l’Orchestre philharmonique strasbourgeois.

Particulièrement courte, extrêmement joyeuse, cette symphonie composée en 1812 puis créée à Vienne en février 1814, renoue par sa forme comme par son atmosphère avec un style plus classique, proche de Haydn et de Mozart, tout en conservant certaines caractéristiques propres au génie de Beethoven. Elle est suivie de la Romance n°2 pour violon avec la soliste Charlotte Juillard.

Vienne : Symphonie n°9 : Karina Canellakis, Wiener Symphoniker

En direct de Vienne, l’éclatante symphonie chorale de la “Neuvième” et son hymne immortel parachèvent avec brio ce cycle exceptionnel dédié à Beethoven. La jeune cheffe américaine Karina Canellakis dirige pour l’occasion l’Orchestre symphonique de Vienne.

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Même si l’essentiel de l’œuvre a été composé entre 1822 et 1824, la Symphonie n° 9 en ré mineur, op. 125 est le fruit d’une maturation qui aura duré plus de trente ans. Exceptionnelle à bien des égards, par sa durée mais aussi et surtout par l’introduction de voix dans le "Finale" – permettant ainsi la mise en musique du poème de Schiller An die Freude, édité en 1785 –, elle connut un succès éclatant lors de sa création à Vienne en 1824. Manifeste pour la fraternité et l’amour universel, la “Neuvième” s’est hissée au fil du temps au rang de symbole, jusqu’au choix en 1985 du thème de son "Hymne à la joie" comme emblème de l’Union européenne. Pour cette clôture en majesté, l’Orchestre symphonique de Vienne, placé sous la direction de la jeune cheffe américaine Karina Canellakis, se produit aux côtés de Camilla Nylund, Patricia Nolz, Piotr Beczala et Ryan Speedo Green, dont les voix font résonner l’idéal humaniste cher au compositeur.

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