Pendant plusieurs minutes, le journal se concentre donc sur le malaise du joueur danois. Des choix qui étonnent cette téléspectatrice : " Sincèrement triste pour le joueur danois…. mais franchement… il ne se passe rien d’autre en Belgique et dans le monde ? ", nous envoie Pascale H. Ce jour-là, d’autres évènements ont lieu. " Et on en parle d’ailleurs. Le G7, la marée noire en Corse, etc ", insiste le présentateur. Mais l’actualité du jour, c’est indéniablement l’entrée des Belges dans l’Euro. Tout le monde ne parle que de ça. Et au moment d’ouvrir le JT, le malaise d’Eriksen change tout ".
Je suis contre le fait de garder l‘antenne quand on n’a pas d’info
Avec cet évènement, c’est en effet toute la conduite du journal qui est bousculée. Les reportages sur l’ambiance de fête à quelques minutes du premier match des Diables Rouges n’ont plus leur place, en tout cas pas comme c’était prévu, dans l’ordre imaginé le samedi après-midi. " Là, on décide d’ouvrir le journal avec ça et d’assumer une teneur du journal qui n’est plus un moment de fête collective, mais plutôt une teneur de tension parce qu’on ne sait pas (à ce moment-là, ndlr) s‘il va s’en sortir ", raconte Laurent.
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Dans Le Club de l’Euro, c’est aussi la pagaille en coulisse et la conduite est modifiée. " C’était compliqué, il a fallu trouver un équilibre. On a des sujets magazines, très deuxième degré, qui auraient été bien si ça avait été la fête, mais je trouvais qu’on ne pouvait pas tourner la page comme si ça n’avait pas existé ", précise Benjamin Deceuninck qui décide finalement de suspendre l’émission en attendant d’en savoir plus. " Qu’est-ce qu’on fait ? On ne sait pas. Est-ce que les matchs auront lieu ? On ne sait pas. On ne savait rien. À un moment donné, on a rendu l’antenne aussi parce que je suis contre le fait de garder l‘antenne quand on n’a pas d’info ", poursuit notre collègue journaliste.
L’émission a finalement repris avant le match des Diables Rouges, les nouvelles en provenance du Danemark étant rassurantes. " On ne pouvait pas non plus dramatiser, nuance Benjamin. Je voyais ce qu’il se passait dans les rues de Bruxelles, les gens étaient en train de faire la fête, donc à un moment donné, en termes d’équilibre il fallait tout doucement, j’insiste là-dessus, basculer vers le match des Diables ".
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Pour tout savoir sur la conduite et sur son utilité, retrouvez la vidéo d'Inside Vous avez dit: "conduite" ? du 5 octobre 2020: