Cyclisme

Championnat de Belgique de cyclisme: même un daltonien distingue le maillot noir-jaune-rouge dans un peloton!

Philippe Gilbert, Tim Merlier, Yves Lampaert, Dries De Bondt, quatre des cinq derniers champions de Belgique. Mais qu'est-ce qu'il est beau ce maillot!

© RTBF

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Par Samuël Grulois

Reconnaître un coureur dans un peloton, ça n’est jamais évident. Ni pour le commentateur, ni pour le (télé)spectateur. L’exercice demande un peu (beaucoup) d’entraînement. Certaines équipes l’ont bien compris et, histoire d’être vues et reconnues (les sponsors n’attendent que ça), elles n’hésitent pas à sortir des maillots originaux, bigarrés, fluos… Des maillots pas toujours du meilleur goût certes, mais que l’on distingue bien mieux que ceux que la concurrence. A ce petit jeu-là, les Américains d’Education First remportent la palme ces dernières années !

Et puis, autre coup de pouce pour nous aider à identifier les cyclistes, il y a les paletots portés par les champions de chaque pays. Le bleu-blanc-rouge français, le rouge-blanc-bleu néerlandais, le vert-blanc-rouge italien, le bleu ciel kazakh, la croix suisse et… évidemment le noir-jaune-rouge belge, probablement le plus reconnaissable de tous. Le journaliste daltonien que je suis se souvient de ses cours de graphisme quand il était étudiant en communication : " Retenez, chers élèves, que le meilleur contraste possible, le plus également, est le contraste noir-jaune ". Je ne l’ai jamais oublié.

A la veille de l’édition 2021 à Waregem, nous avons réalisé un petit coup de sonde auprès de six coureurs ou anciens coureurs devenus directeurs sportifs et qui ont eu le bonheur de porter ce maillot de champion de Belgique. Tous, absolument tous, le considèrent, pour ses couleurs, pour la chaleur qu’il dégage, comme le " plus beau des maillots " !

Tom Steels (recordman avec quatre titres de champion de Belgique entre 1997 et 2004)

" C’est quand même quelque chose ce maillot ! Nous vivons dans un pays de cyclisme. Nous avons une longue histoire et toujours beaucoup de coureurs de qualité aujourd’hui. Quand tu gagnes avec cette tunique, les photos sont plus belles. Quelle fierté de rouler dans ces couleurs, surtout dans les grands Tours et les classiques. Ça ajoute vraiment un truc ! J’ai été professionnel pendant quinze ans dont quatre en noir-jaune-rouge et c’était chaque fois différent. Si fais une bonne saison, c’est merveilleux. Mais si roules mal, porter le maillot te réconforte. Tous les coureurs à travers le monde sont conscients que devenir champion de leur pays est compliqué. Et donc, quand ça arrive, c’est évidemment spécial ! "

Tim Merlier (champion de Belgique 2019)

" Quand j’avais le maillot, j’avais du mal à croire que c’était moi le champion. L’enfiler tous les matins pour partir à l’entraînement, me rappelait que c’était pourtant bien le cas. Et puis, il y a les passants et les automobilistes qui te font signe, etc. Mon quota de selfies et d’autographes a explosé ! Tout le monde voulait sa photo avec le champion de Belgique et c’était bizarre pour moi. J’ai gagné plusieurs courses avec ce maillot et c’était génial. Le grand public te reconnaît. J’ai juste un regret : avec la pandémie, je n’ai pas pu le porter pendant les classiques printanières… "

Philippe Gilbert (champion de Belgique en ligne 2011 et 2016, champion du chrono 2011)

" C’est un très beau maillot parce que les couleurs de notre drapeau sont belles ! Et puis, nous sommes les représentants d’un pays reconnu mondialement pour ses cyclistes. Porter cette tunique est important, c’est une grande reconnaissance, ça a une grande valeur. Quand j’étais champion de Belgique, qu’importe le pays du monde où je courais, j’étais toujours reconnu par le public. Quand vous avez moins le moral ou quand la météo est pourrie et que vous devez aller vous entraîner, c’est un peu plus facile avec ce maillot-là ! Pour ses couleurs, je le trouve même plus beau que le maillot de champion du Monde ! "

Yves Lampaert (champion de Belgique en ligne 2018, champion du chrono 2017 et 2021)

" J’aime vraiment bien ce maillot tricolore ! C’est l’un des plus beaux du peloton. Quand je le porte, je veux lui donner tous les honneurs qu’il mérite. En plus, ce mercredi, dans le chrono à Ingelmunster, je ne pensais pas être capable de battre Remco Evenepoel. Être sacré champion dans un tel contexte, à domicile, c’est fou ! "

Maxime Monfort (champion de Belgique du chrono 2009)

" Je vais vous dire quelque chose de bateau mais tellement vrai : porter le maillot pendant un an sur toutes les courses, c’est tout simplement un privilège incroyable. Et si, en plus, vous êtes membre d’une équipe internationale et que vous avez l’occasion de montrer les couleurs de votre pays sur tous les continents, c’est très fort. En disant ça, on a tout dit ! Je sais que Philippe Gilbert a un jour déclaré que le maillot de champion de Belgique était plus beau que le maillot de champion du Monde (NDLR : Gilbert a porté les deux !). Je ne discute pas les goûts et les couleurs, et je comprends évidemment ce qu’il a voulu dire concernant la chaleur du maillot, mais j’avoue que pour le prestige, je préfère le maillot irisé ! " (Avec un grand sourire) 

Sébastien Grignard (champion de Belgique juniors 2017, chrono et en ligne)

" J’ai pris beaucoup de plaisir en portant ce maillot, qui plus est au quotidien car j’étais champion en ligne et sur le contre-la-montre. Vous êtes alors le centre de l’attention. La Belgique est le pays du vélo. Ça ne m’a pas mis une pression supplémentaire. Je dirais même que ça a provoqué chez moi un boost mental. A mes yeux, c’est le plus beau maillot du peloton ! Je cours désormais chez Lotto-Soudal et les trois couleurs du maillot sont le noir, le rouge et… le blanc. Ne reste plus qu’à remplacer le blanc par le jaune ! "

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