Retraité depuis 2010, l'ancien Anderlechtois Hannu Tihinen opère aujourd'hui en tant que directeur sportif de l'association finlandaise de football. Il était donc forcément bien placé pour nous parler de son équipe nationale, qui, après de longues années de frustration et d'échecs répétés, s'est enfin qualifiée pour son tout premier grand événement, l'Euro.
Et si le sympathique Finlandais a évité quelques questions, bottant astucieusement en touche, il nous a permis de faire plus ample connaissance avec cette équipe scandinave, finalement assez méconnue. Entretien.
Le rendez-vous est pris pour 9 heures par Teams. A 9h15, Hannu Tihinen apparaît, sourire aux lèvres, un peu gêné mais visiblement détendu : "Désolé, ce n'est pas dans nos habitudes, normalement on est plutôt à l'heure, nous les Finlandais" blague-t-il.
Le ton est donné. On sent que chez les Grands-Ducs, le surnom des joueurs finlandais, la qualification a permis de vaincre le signe indien : "Quel soulagement ! On attendait cette qualification depuis 104 ans. Je me rappelle de ce match contre le Liechtenstein qui nous qualifie. On gagne 3-0. C'était fou de voir ces beaux bébés, qui ne montrent généralement jamais leurs émotions, pleurer de fierté" explique-t-il.
Parfait novice à ce niveau, la Finlande ne se présente cependant pas sur la ligne de départ comme une victime expiatoire. Les Scandinaves veulent faire bonne figure, ce qu'ils font pour l'instant, et pourquoi pas s'extirper de leur groupe. Une situation loin d'être inenvisageable au vu des résultats des Finlandais (3 points, une victoire face au Danemark et une courte défaite face à la Russie. Les Finlandais concluent leur phase de groupes face aux Belges ce lundi. Et même si une qualification paraissait forcément utopique au vu du manque d'expérience, l'ancien international (76 sélections) y croit dur comme fer :"Je suis vraiment confiant et je me dis qu'on a toutes nos chances de sortir du groupe. La meilleure situation serait que les deux équipes, la Belgique et la Finlande, soient déjà qualifiées au moment de se rencontrer. Ce serait la meilleure situation pour mon coeur. Nous n'a pas de pression. Tout ce qu'on peut prendre, on le prendra. Vous vous avez la pression. Et si les Finlandais ont une qualité c'est qu'ils n'abandonnent jamais. Donc, je pense qu'on peut vous battre..." avance-t-il.
Alors coup de bluff ou vraie confiance en son équipe ?