Namur

À Namur, "le cheval Bayard", l’œuvre d’Olivier Strebelle, s’élance en bord de Meuse, depuis 65 ans

Namur : Cheval Bayard s'élance en bord de Meuse depuis 65 ans

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Par Benjamin Brone

C’est l’un des monuments les plus emblématiques de la capitale wallonne. Depuis 65 ans, le cheval Bayard élance sa puissante silhouette en direction de la Meuse. Voisine du pont des Ardennes, l’œuvre d’Olivier Strebelle fait partie du paysage. Elle est aussi l’un des témoins de l’exposition universelle de 1958.

Une première vie à l’expo 58

Par un matin d’hiver, les promeneurs défilent le long du fleuve pour profiter des rayons de soleil qui inondent le halage namurois. À proximité du pont des Ardennes, rares sont ceux qui lèvent encore les yeux vers la sculpture d’Olivier Strebelle.

Il faut dire que "le cheval Bayard" accompagne le va-et-vient des automobilistes du pont des Ardennes depuis 1958. Il a d’ailleurs été spécialement conçu pour donner la réplique à la construction de l’ouvrage d’art, signé Roger Bastin.

© RTBF

Mais avant de rejoindre les bords de Meuse, l’œuvre monumentale de 7 tonnes a d’ailleurs connu une première vie. En 1958, elle trône d’abord au Heysel, sur le site de l’expo universelle.

"Le fond des routes était prêt à mettre un million et demi de francs belges. Il en fallait quatre fois plus", explique Pierre Henrion. "Il a donc fallu aller chercher d’autres financements. Et ce sont donc les promoteurs de l’expo 58 qui ont mis la main au portefeuille pour finaliser la construction de la sculpture", poursuit l’historien d’art.

Une œuvre inachevée signée Strebelle

Le cheval Bayard est coulé dans le bronze et garni de carreaux de céramiques. Si on l’observe d’un peu plus près, on s’aperçoit que la robe de l’animal présente plusieurs niches numérotées. 

"Le jour avant l’ouverture de l’expo 58, Olivier Strebelle devait encore enchâsser des carreaux de céramique. Il s’est absenté. Mais à son retour, les carreaux avaient disparu. Il n’a donc jamais pu l’achever", explique Pierre Henrion.

Une œuvre majeure du XXe siècle

"Le Cheval Bayard" est aujourd’hui considéré comme une œuvre majeure du catalogue d’Olivier Strebelle. POurtant, à l’époque de sa conception, son caractère figuratif n’est pas vraiment au goût du jour.

"C’est une œuvre, qui dans le paysage de l’art public du milieu du XXe siècle, est exceptionnelle par sa monumentalité. C’est aussi une œuvre charnière dans le travail d’Olivier Strebelle. Lui qui était principalement céramiste jusque-là, débarque avec une sculpture en bronze, dans laquelle sont enchâssées des pièces de céramique… Mais elle signe un tournant dans sa carrière" , précise le conservateur du musée en plein air du Sart-Tilman.

© Eric Vidal – Belga

Olivier Strebelle est l’une des grandes figures de l’art contemporain en Belgique. Il consacrera à l’art public une grande partie de sa carrière. 

Le cheval Bayard
Le cheval Bayard © RTBF

Parmi ses œuvres les plus connues, outre le cheval Bayard, on identifie la grande sculpture installée à l’extrémité de l’avenue Louise pour les 50 ans de la libération de Bruxelles et l’œuvre qui trônait dans l’ancien hall des départs de l’aéroport de Bruxelles, endommagée lors des attentats commis à Brussels Airport.

© RTBF

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