C’est un débat qui fait couler beaucoup d’encre, et auquel participent tant le public, les politiques, que les médias : l’usage du néerlandais standard et du néerlandais populaire sur les chaînes radio et télé de la VRT. La radiotélévision publique flamande a été interpellée sur l’usage de la tussentaal par certains de ses animateurs et l’évocation d’une modification de sa Charte linguistique.
Au nord du pays, on utilise plusieurs sortes de néerlandais pour s’exprimer dans des conversations. Il y a d’un côté le patois, qui est cependant en voie de disparition. Il y a évidemment le néerlandais généralisé, qui est le néerlandais standard que l’on apprend à l’école, et que l’on entend par exemple dans les médias ou dans les tribunaux.
Et puis, il y a ce qu’on appelle la 'Tussentaal', la langue intermédiaire, qui comme son nom l’indique, se situe entre les deux autres langues : le patois et le néerlandais généralisé. Ce néerlandais-là, tout le monde le parle. Il existe d’ailleurs plusieurs tussentalen selon les régions. Celle d’Anvers ne sera donc pas vraiment la même que celle de Flandre occidentale, mais globalement, tout le monde se comprend, malgré ces différences. L’un des exemples les plus connus de tussentaal a été prononcé par le ministre-président flamand lui-même, lors d’un débat parlementaire au début de son mandat : "Da gade gij nie bepalen". Si Jan Jambon avait parlé en néerlandais standard, il aurait dit "dat ga jij niet bepalen" (ce n’est pas toi qui va le déterminer).
Ce langage populaire est utilisé par tous les Flamands. On entendra donc souvent dire "wa doedegij ?" au lieu de "wat doe je" pour dire "que fais-tu" ; "ziedegij iets" au lieu de "zie je iets" pour dire "est-ce que tu vois quelque chose" ; ou encore "wa is dees", au lieu de "wat is dat" pour dire "qu’est-ce que c’est que ça".