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PlayStation VR 2 : on a testé le casque de Sony plus cher que la PS5... un craquage ?

© Sony

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Par Anthony Mirelli

Sept ans après la sortie du PSVR premier du nom, Sony est de retour avec une nouvelle version de son casque de réalité virtuelle. Plus moderne, mais également beaucoup plus cher (600 euros !), le PlayStation VR 2 a, sur le papier, de nombreux atouts pour séduire les joueurs. Mais seront-ils suffisants pour justifier un prix de vente plus élevé que la PlayStation 5 ? Verdict, après une semaine de test.

La qualité est au rendez-vous

Sony ne s’est pas moqué de nous. C’est en effet la première impression que donne le casque une fois sorti de sa boîte. Bien qu’il ressemble au premier modèle, c’est surtout la qualité de fabrication du PSVR2 qui saute immédiatement aux yeux. De quoi faire passer le PSVR 1 pour un prototype, trop plastique et trop fragile. Les défauts du premier modèle sont ici gommés. Le casque semble plus solide, et mieux pensé.

Sony a conservé quelques bonnes idées, comme la bande élastique, et la molette à l’arrière pour serrer le casque. Mais tout le reste a été repensé : les lentilles sont réglables selon l’écart de vos yeux, la membrane en caoutchouc laisse passer moins de lumière, et le constructeur propose même deux encoches sur les côtés pour loger les écouteurs, fournis dans la boîte.

Cette bonne impression se poursuit avec les manettes, baptisées PS VR2 Sense. Il aura fallu attendre 2023, mais Sony dit (enfin) adieu aux manettes PlayStation Move, dont la sortie en 2011 accompagnait le jeu PlayStation Move Heroes (sur PlayStation 3 !). Des manettes qui avaient ensuite été recyclées pour le PSVR 1. Limités technologiquement, les PS Move étaient principalement détectés grâce à une sphère lumineuse, ce qui avait pour effet de perturber le jeu lorsque les sphères sortaient du champ de vision du casque.

Avec les PS VR2 Sense, rien de tout cela : Sony propose enfin un tracking de qualité et une excellente prise en main. Les deux manettes fonctionnent en quelque sorte comme une DualSense coupée en deux (les gâchettes adaptatives sont même de la partie). Ce qui est une excellente idée, tant la manette de la PlayStation 5 est une réussite.

© Sony

Adieu les fils (ou presque)

Autre bon point à signaler : le casque est enfin débarrassé de la plupart de ses câbles. Pour rappel, le PSVR 1 se connectait à la PlayStation 4 via un boîtier séparé, qui “gonflait” les performances de la console. On y connectait pas moins de trois câbles : deux câbles HDMI (un vers la console, l’autre vers le téléviseur), et un troisième, imposant, qui reliait le casque.

Pour le PSVR 2, Sony n’a pas fait le pari du sans-fil, mais a choisi de conserver un seul câble USB-C. Heureusement, celui-ci est plutôt discret, et sait se faire oublier une fois placé dans votre dos. Il suffit de le connecter à l’avant de la console, et le tour est joué. Et grâce à sa longueur, les déplacements se font sans problème.

Comme tout le monde, on aurait préféré un casque sans fil, mais cette connexion permet à Sony de tirer pleinement profit de la qualité graphique de la PlayStation 5. Et après quelques heures de jeu, la décision semble être la bonne, tant le PSVR 2 impressionne par ses graphismes.

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La VR sur console arrive enfin à maturité

N’y allons pas par quatre chemins : le PSVR 2 est une jolie claque technique. L’unique dalle du premier casque laisse place à deux écrans offrant une qualité 4K, avec un taux de rafraîchissement pouvant atteindre les 120 Hz. De quoi embarquer immédiatement le joueur et renforcer l’immersion. Certes, l’image est un peu moins nette que sur un écran classique (notamment au niveau des textes), et si on se concentre bien, on peut toujours distinguer les pixels individuels de la dalle. Mais une fois plongé dans un jeu, le PSVR 2 combine tous ses atouts pour nous faire oublier les limites actuelles de la réalité virtuelle.

Pour y parvenir, Sony a plus d’un tour dans son sac : les cameras à l’avant du casque scannent votre environnement avec une belle précision et assurent le tracking des manettes (ce qui permet enfin de vrais déplacements à 360°). Les écouteurs, très discrets, se connectent à l’arrière du casque et offrent un son 3D. Le rendu fovéal (qui affiche nettement la zone de l’image que vous regardez) et le suivi des yeux fonctionnent à merveille. Et les manettes, ainsi que le casque, vibrent, pour renforcer les sensations. Autant de fonctionnalités qui n’ont individuellement rien de révolutionnaire, mais qui transforment l’expérience une fois additionnées.

Quelques bons jeux au lancement

À tout cela s’ajoutent les graphismes de la PlayStation 5. Sur un jeu comme Horizon : Call of the Mountain par exemple, on peut noter quelques légers soucis de clipping. Mais dans l’ensemble, on ne perd pas énormément par rapport à un jeu next-gen traditionnel. Textures, profondeur de champ, effets de lumière, tout est bien présent. Et on peut vous assurer que suspendu à une corde fixée à des dizaines de mètres du sol, la sensation de hauteur est bien réelle. Il ne manque plus qu’un petit ventilateur pour simuler le vent et on s’y croirait.

Autre exemple impressionnant : le jeu Kayak VR Mirage, qui propos des décors à couper le souffle, et un rendu de l’eau absolument bluffant (on aura l’occasion de revenir sur quelques titres disponibles au lancement du casque dans un prochain article). Pour résumer, les quelques détails graphiques que l’on perd sont contrebalancés par l’immersion offerte par le casque. Bref, le meilleur des deux mondes.

© Sony

600 euros ? Vraiment ?

Vous l’aurez compris, le PlayStation VR 2 est une réussite, et les jeux disponibles au lancement que nous avons pu tester sont intéressants. Call of the Mountain est depaysant. What the Bat est très drôle. Kayak VR nous a mis une claque. Star Wars: Tales from the Galaxy’s Edge nous embarque vraiment dans une galaxie lointaine, très lointaine. Jurassic Park Aftermath nous a fait frissonner. Et la petite souris de Moss nous a une fois de plus charmés (on attend avec impatience le 22 février pour revisiter No Man’s Sky et Resident Evil : Village en VR).

Mais est-ce que tout cela vaut 600 euros (soit 100 euros de plus que la PlayStation 5) ?

Il est difficile de répondre simplement par oui ou par non, car de nombreux facteurs sont à prendre en compte. Si vous avez les moyens, que la VR ne vous donne pas la nausée, et que vous avez réussi à mettre la main sur une PlayStation 5, alors oui, foncez. Le PSVR 2 sera sans aucun doute à la hauteur de vos attentes. Mais il faut bien reconnaître que cela fait pas mal de conditions à remplir pour justifier l’achat.

Pour tous les autres, on vous conseille de patienter (sauf en cas de nausée : le PSVR 2 ne réglera pas ce problème). Certes, le casque et les manettes sont techniquement impeccables, et les jeux sont au rendez-vous, mais cela ne justifie pas pour l’instant les 600 euros demandés par Sony. De plus, on ne peut pas vraiment dire que les jeux testés sont immanquables. Divertissants, graphiquement réussis, et immersifs, oui. Mais il n’y a pas encore de quoi craquer et se jeter sur le casque pour un des 30 titres disponibles au lancement.

C’est d’ailleurs tout le paradoxe : les bons jeux qui justifieront à eux seuls l’achat du casque n’arriveront que si le PSVR 2 est un succès. Et le casque sera un succès si les joueurs l’achètent. Bref, le problème reste le même que pour le premier modèle. L’équilibre entre le prix de vente et la richesse du catalogue est fragile. En proposant un titre aux allures de jeu triple A comme Call of the Moutain, Sony règle une partie de l’équation. Mais l’avenir du casque se jouera entre vous et votre compte en banque.
 

(Le PlayStation VR 2 sera disponible le 22 février 2023)

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