A l’origine, Lubna Azabal ne voulait pas être comédienne, mais reporter de guerre. Seulement voilà, reporter de guerre, ça ne s’apprend pas à l’école, alors en attendant, elle tente le Conservatoire de Bruxelles. Elle y découvre le plaisir du jeu, et fait ses premiers pas chez Marian Handwerker, avec Mahmoud Ben Mahmoud dans Les Siestes Grenadines, ou aux côtés d’un certain Olivier Gourmet dans le court métrage de Vincent Lannoo, J’adore le cinéma.
Un premier rôle dans le film Loin d’André Téchiné en 2001 l’encourage à poursuivre son parcours de comédienne, une aventure qui va la mener aux 4 coins du monde, bien au-delà de la Belgique où elle revient de temps à autre pour des rôles forts. De sa rencontre avec Téchiné sortira également le film Les temps qui changent, en 2004. Une année qui la voit sur le tapis rouge à Cannes pour Exils, de Tony Gatlif, qui y remporte le Prix de la Mise en scène. Elle croise très vite Nadir Moknèche pour Viva Laldjérie, autre collaboration fructueuse, puisqu’elle le retrouvera ensuite pour Goodbye Morocco et Lola Pater.
En 2005, Paradise Now d’Hany Abu-Assad lui offre un ticket pour Hollywood, en remportant le Golden Globe du Meilleur film étranger. Lubna Azabal décroche alors quelques petits rôles dans de grosses productions, dont Mensonges d’Etat de Ridley Scott.
En 2010, sa rencontre avec le cinéaste canadien Denis Villeneuve va marquer un tournant dans sa carrière. Dans Incendies, adapté de la pièce de théâtre éponyme de Wajdi Mouawad, elle interprète Nawal Marwan, une femme au passé âpre, prisonnière politique détruite par 15 années d’emprisonnement. Le film voyage dans le monde entier, de Venise à Sundance, enchaînant les Prix du public à Namur, Rotterdam ou Valladolid. Il collectionne les trophées lors des grandes cérémonies canadiennes (9 aux Jutra, 8 aux Génies), et vaut en 2012 à Lubna Azabal son premier Magritte de la Meilleure actrice.