Cinéma

"Raoul Taburin" : une ode à la bicyclette avec Benoît Poelvoorde et Édouard Baer

Edouard Baer et Benoît Poelvoorde dans "Raoul Taburin".

© Kris Dewitte

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Par Noémie Jadoulle

Adaptation de l’excellent ouvrage de Jean-Jacques Sempé, Raoul Taburin a un secret raconte avec tendresse et poésie le destin d’un réparateur de vélos qui ne savait pas en faire. À voir vendredi 3 mars à 20h50 sur La Une et Auvio, suivi de Nos Batailles.

Sacré défi que de s’attaquer à l’adaptation d’un ouvrage de Sempé. Un certain Laurent Tirard s’y est essayé en 2009, puis en 2013, avec les films Le Petit Nicolas et Les vacances du Petit Nicolas qui, d’après les rumeurs, n’avaient pas beaucoup plu au dessinateur de renom. Publié en 1995, l’album Raoul Taburin retient des années plus tard l’attention du scénariste Guillaume Laurant, proche de Sempé. Il soumet son scénario au réalisateur français Pierre Godeau (Éperdument), enchanté par cette proposition : "C'était à la fois très libérateur de faire un film en adaptant Sempé, et très risqué, car j'avais conscience du monument que c'est et que j'avais aucune envie de décevoir", confiait-il à Allo Ciné en avril 2019, lors de la sortie du film.

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Le tic tic du vélo

L’histoire est relativement simple. Raoul Taburin (Benoît Poelvoorde, grand fan de Sempé) est LE réparateur de vélo de Saint-Céron, un petit village du sud de la France. La vie y est paisible, mais Raoul est pourtant tourmenté par un sombre secret. Depuis toujours, il est incapable de tenir en équilibre sur un vélo. Ayant réussi à le cacher pendant toutes ces années, l’arrivée du photographe Hervé Figougne (Édouard Baer, fidèle à lui-même) va bouleverser sa quiétude.

Racontée à l’aide d’une voix off (celle de Poelvoorde), l’histoire de Raoul Taburin se décline aussi dans une mise en scène délicate et une image aux tons pastel, hommage évident à l’ouvrage de Sempé. Ce dernier étant une véritable ode à la bicyclette, l’amour du deux roues se traduit aussi dans le long-métrage de Godeau, notamment via le soin tout particulier apporté au son. "Nous avons bruité tout le film avec un son différent pour chaque vélo, a confié le réalisateur. Le vélo du père de Raoul a un son de locomotive, proche d’une respiration fatiguée ; le vélo de Sauveur, le champion, siffle ; celui de la petite fille est mélodieux ; et celui de Raoul fait un son qui évoque les rouages, les rayons, la mécanique propre. Ce "'tic-tic-tic-tic' contribue à sa personnification".

Édouard Baer et Benoît Poelvoorde dans "Raoul Taburin a un secret".
Édouard Baer et Benoît Poelvoorde dans "Raoul Taburin a un secret". © Kris Dewitte

Plus qu’un simple secret inavoué, l’histoire de Raoul est aussi celle de l’image qu’on renvoie aux autres, du mensonge et de la perception qu’on a de soi. Sensible et délicat, Raoul Taburin a un secret bénéficie aussi de la présence de ses deux comédiens principaux, Poelvoorde et Baer, toujours aussi exemplaires.

Raoul Taburin a un secret, vendredi 3 mars à 20h50 sur La Une, suivi de Nos Batailles avec Romain Duris et Laure Calamy. En replay pendant 7 jours sur Auvio.

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