Autre prisme que celui de parler de son talent de musicien, d’interprète et d’auteur-compositeur : son franc-parler. Des "saillies virulentes et totalement à contre-courant ce qui est toujours extrêmement courageux et rafraîchissant. Plus que le politiquement correct, le plus dangereux c’est le conformisme : on aime, ça marche, donc c’est forcément bien. C’est rigoureusement horripilant sur le plan intellectuel et artistique" commente Hugues Dayez.
L’une de ses déclarations fracassantes concernait Johnny Hallyday, une star à laquelle il ne voulait pas être associé comme il l’a signalé en 2019 aux Inrockuptibles : "Le jour de sa mort, ce fut un soulagement, comme un 6 juin 1944 pour la musique. À cause de lui, nous sommes passés pour des tocards pendant cinquante ans".
Une citation qui avait peut-être heurté les fans du taulier, mais qui doit être expliquée dans son contexte estime Rudy Léonet : "Ce qui est compliqué avec l’arrogance, c’est quand les arrogants sont naturellement doués. Cela ne fait encore qu’augmenter leur détestation et pourtant c’était quelqu’un qui n’était pas du tout sûr de lui. C’est pour cela qu’il allait souvent à la confrontation, comme dans un esprit 5 Heures, dire tout haut ce que pas mal pensaient tout bas".
Pour le spécialiste musical de La Semaine des 5 Heures, cette disparition choque aussi pour cet aspect de la personnalité de Jean-Louis Murat :
Ce que beaucoup pleurent aujourd’hui ce n’est pas pour l’héritage qu’il a laissé, mais surtout le grand vide devant lequel tout le monde se trouve parce qu’il était un peu le dernier des Mohicans. Qui après va encore avoir cette audace de dire certaines choses avec de l’éloquence brutale mais élégante ? Qui aura encore cette espèce d’esprit de chevalerie de continuer à entretenir une certaine idée de la langue française dans la chanson ?
Probablement pas le rap français, qui n’était pas en odeur de sainteté. PNL avait par exemple aussi été très critiqué en 2019 par Murat.