Les critiques d'Hugues Dayez

Les critiques d’Hugues Dayez : "L’amour et les forêts", Virginie Efira sous emprise

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Par Hugues Dayez

Après avoir (enfin) remporté son César avec "Revoir Paris", Virginie Efira poursuit dans la veine dramatique avec "L’amour et les forêts", l’adaptation par Valérie Donzelli du roman très remarqué d’Eric Reinhardt.

"L’amour et les forêts"
"L’amour et les forêts" © DR

L’amour et les forêts

L'affiche de "L'amour et les forêts"

Blanche rencontre Grégoire à une soirée, elle le trouve charmant, séduisant, et ne tarde pas à tomber amoureuse de lui. Malgré les réticences de sa sœur jumelle, elle s’emballe et tout va très vite : Blanche se marie, tombe enceinte et accepte de quitter les plages proches de Caen pour suivre son époux, muté en Alsace. Mais lorsqu’elle apprend que Grégoire n’a pas subi cette mutation mais qu’il l’a sollicitée pour créer un cocon loin de la famille de Blanche, la jeune femme descend de son nuage et comprend que son mari est en train de lui construire une cage dorée…

"L’amour et les forêts" est donc le récit d’une emprise, et le long combat d’une femme pour en sortir. Si Virginie Efira, de film en film, a réussi à donner plus de profondeur à son jeu, son partenaire dans ce drame, Melvil Poupaud, manque cruellement de mystère et d’épaisseur. Sur un thème similaire, difficile de ne pas se remémorer le très puissant "Jusqu’à la garde", où Denis Ménochet constituait une menace permanente pour son épouse incarnée par Léa Drucker. Si le roman "L’amour et les forêts" d’Eric Reinhardt avait recueilli une critique élogieuse parfaitement justifiée, l’adaptation qu’en font Valérie Donzelli et Audrey Diwan (La réalisatrice de "L’évènement", Lion d’Or à Venise), sans être déshonorante, reste très linéaire et un peu appliquée.

L'Amour et les Forêts

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Habib, la grande aventure

"Habib, la grande aventure"

Habib, jeune maghrébin de Molenbeek, rêve d’être acteur. Au théâtre, il se prépare à incarner Saint François d’Assises – une icône chrétienne qui cadre peu, on s’en doute, avec la culture de l’Islam chérie dans sa famille. Au cinéma, il passe un casting et décroche un petit rôle de gigolo face à… Catherine Deneuve. Certains de ses proches s’emballent, d’autres le pressent de questions. Pour Habib, écartelé entre ses racines et ses ambitions, rien n’est simple.

Inspiré par une anecdote vécue – Benoît Mariage a vu l’un de ses étudiants jouer face à Deneuve dans "Le tout nouveau testament" de Jaco Van Dormael -, le cinéaste namurois a laissé vagabonder son imagination pour dessiner ce portrait d’un jeune comédien à la croisée des chemins. Etonnamment, il a porté son choix sur un acteur non arabe pour incarner Habib, le Français Bastien Ughetto – d’ailleurs entouré d’un casting majoritairement en provenance du cinéma de l’Hexagone. C’est un peu dommage, car on aurait aimé retrouver un peu plus de belgitude dans cette comédie douce-amère, majoritairement tournée à Bruxelles. Le résultat est un peu hybride, mais le plaisir de retrouver l’humour désenchanté de Benoît Mariage, après "Cowboy" et "Les rayures du zèbre", n’est pas négligeable.

Habib, La Grande Aventure

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Blue Jean

"Blue Jean"

1988, l’Angleterre réactionnaire de Thatcher. Jean est monitrice de gymnastique dans une école de province. Dans cette atmosphère politique étouffante, elle cache tant bien que mal le fait qu’elle est lesbienne et sort avec une femme dans un bar underground. Sa situation va devenir encore plus intenable quand débarque dans sa classe une élève ouvertement homosexuelle, qui devient la cible favorite de ses condisciples. Jean est alors plongée devant un lancinant dilemme : si elle prend parti pour l’adolescente, ne risque-t-elle pas de révéler son secret et de perdre son travail ?

Porté par l’interprétation sensible de Rosy McEwen, ce long-métrage écrit et réalisé par Georgia Oakley est frémissant de justesse. Mais la cinéaste, si elle arrive à faire monter en puissance l’acuité du dilemme de Jean au fil de son intrigue, semble ensuite avoir quelque peine à trouver une fin assez forte pour ses protagonistes, faisant retomber une tension jusqu’alors savamment orchestrée.

Blue Jean

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Des mains en or

"Des mains en or"

C’est l’histoire d’une rencontre improbable entre François, romancier parisien imbuvable, et Martha, une guérisseuse gravitant dans un milieu très modeste. François se prépare à être reçu à l’Académie Française, mais souffre d’un mal de dos chronique. Contre toute attente, les mains magiques de Martha vont le soulager bien plus que toute son habituelle pharmacopée, conseillée par sa femme Rose, très bourgeoise et très snob…

Isabelle Mergault avait touché le jackpot avec sa comédie "Je vous trouve très beau". Elle revient avec cette comédie ultra-prévisible où il n’y a rien à sauver : les dialogues, flirtant avec les mots d’auteur, sont piteux, Lambert Wilson (François) cabotine au-delà du supportable, Josiane Balasko (Martha) s’amuse, entre deux guérisons, à pousser la chansonnette, et Sylvie Testud (Rose) n’a rien à défendre. Des mains en or ? Un navet de platine.

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