Une des tradwives les plus populaires sur les réseaux sociaux, est l’américaine Estee Williams. Avec près de 150.000 followers sur TikTok, la jeune américaine de 25 ans partage sa perception du mouvement : "Si vous ne connaissez pas le terme tradwife, il désigne une femme qui choisit un mode de vie traditionnel, avec une division ultra-genrée des rôles. Donc le mari sort de la maison, travaille, subvient aux besoins de la famille, et la femme reste à la maison et prend soin de la maison."
En France, peu de femmes revendiquent leur affiliation à ce mouvement. Cependant, ces derniers temps, une personnalité a émergé sur les réseaux sociaux : Thaïs d’Escufon, ancienne porte-parole de Génération Identitaire, un mouvement politique français d’extrême droite.
Avec plus de 200.000 abonné·es sur Youtube, cette influenceuse se déclare ouvertement antiféministe et cible une communauté bien précise : les hommes qui se sentent rejetés dans notre société. Il est important de souligner aussi que ce mouvement est souvent associé à la religion chrétienne. En effet, le mouvement "trad christian wife" est également très actif sur les réseaux.
Il faut faire la distinction entre les femmes qui font le choix de demeurer à la maison et les femmes qui s’identifient à la mouvance des tradwives
Dans une interview pour le magazine Elle, la chercheuse Véronique Pronovost décrypte ce mouvement. Selon elle, les tradwives souscrivent à un discours politique ancré dans le conservatisme, qui rejette le féminisme ainsi que les avancées réalisées par les femmes en termes d’égalité. Elle souligne également qu’en "adoptant ce style de vie, les tradwives sont plus isolées et perdent de leur indépendance, en particulier leur indépendance économique. Il s’agit de facteurs de vulnérabilité importants quand on étudie les violences faites aux femmes."
Il est donc important de différencier deux groupes de femmes : celles qui prennent la décision de rester à la maison pour diverses raisons et celles qui s’identifient activement à la mouvance des tradwives. Bien qu’elles puissent partager une situation similaire, leurs motivations et leurs affiliations idéologiques diffèrent significativement.
Sur France Inter, la journaliste Salomé Saqué, souligne également qu’il est important de ne pas juger ces tradwives, mais qu’il faut plutôt essayer de comprendre que les inégalités genrées existent toujours.
En effet, en France, 80% des tâches ménagères sont toujours accomplies par les femmes. La journaliste explique également que le mouvement des tradwives met en lumière un choix de confort par rapport à un monde du travail qui est violent, en particulier envers les femmes.