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L’Observatoire Royal de Belgique, aussi une histoire de femmes

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Par Anaïs Du Champs pour Les Grenades (contenu indépendant de la rédaction)

Fondé en 1826, l’Observatoire Royal de Belgique est un institut consacré à l’astronomie, la géophysique et la météorologie. Les différents domaines de recherche de l’Observatoire sont divisés en plusieurs activités ou thèmes de recherche scientifique. On y étudie la planétologie, l’astronomie et astrophysique, ou encore la physique solaire et la météorologie spatiale.

Son rôle est de mener des recherches fondamentales pour percer les mystères de l’univers. A travers ses nombreuses années d’existence, l’Observatoire a contribué à l’avancement des connaissances scientifiques et continue de jouer un rôle clé dans la recherche spatiale.

C’est au sein de cette institution que Les Grenades ont rencontré Rose-Marie Baland, une scientifique passionnée, pour discuter de son parcours et des initiatives prises pour promouvoir l’égalité des genres au sein de l’Observatoire.

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Rose-Marie Baland : portrait d’une scientifique inspirante

Chercheuse à L’Observatoire Rose-Marie Baland a plongé dans le monde scientifique dès ses études secondaires, développant plus particulièrement une passion pour l’astronomie et les sciences de la terre.

Son parcours académique l’a menée à réaliser un master en sciences physiques, mettant en avant son intérêt pour l’espace et la géophysique. Dans le cadre de ses études supérieures, elle a côtoyé Véronique Dehant, scientifique émérite de l’Observatoire, ce qui l’a amenée à réaliser une thèse de doctorat au sein de l’institution.

Rose-Marie Baland explique : "Je travaille sur la rotation des satellites de glace de certaines planètes, dont Mars et Mercure notamment. Je suis très intéressée par le lien entre la structure interne des corps et la façon dont ils sont orientés dans l’espace." Le travail de l’équipe des chercheur·euses est donc en lien étroit avec les missions spatiales.

Rose-Marie Baland a rencontré des défis sur son chemin, notamment la difficulté de concilier carrière scientifique et vie personnelle. Rose-Marie Baland explique que "Ce métier est difficile à concilier avec l’idée d’avoir une vie de famille. Si on doit déménager tous les deux ans comment, est-ce qu’on arrive à stabiliser sa vie ? Et, apparemment, les hommes ont moins ce problème à ce niveau."

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Elle remarque d’ailleurs qu’il y a nettement moins de femmes que d’hommes qui exercent ce métier. "Les statistiques le montrent, les femmes décrochent plus dans ce milieu. Elles passent leur doctorat, mais, après, lorsqu’il y a cette course au post-doctorat et aux postes permanents, on en perd beaucoup en cours de route", précise-t-elle.

Des inégalités dans le secteur notamment mises en avant dans le documentaire Électrons libres, réalisé par Safia Kessas, à travers six portraits de femmes scientifiques.

Quelles initiatives pour l’égalite de genres au sein de l’Observatoire ?

En octobre 2022, l’Observatoire Royal de Belgique a adopté le Gendre Equality Plan (GEP) qui leur a été suggéré par l’organisme BELSPO, le service public fédéral qui gère administrativement les autres institutions scientifiques.

Pour implémenter les mesures reprises dans le GEP, pas d’obligation : le choix est laissé à chaque institution quant à la manière de les mettre en place. Afin de favoriser la transparence, le plan est disponible sur le site internet de l’Observatoire.

Rose-Marie Baland indique que des initiatives spécifiques au sein de l’Observatoire, dont la mise en place de facilités spécifiques dédiées aux femmes revenant de congé de maternité, comme une salle privatisée pour leur permettre de tirer leur lait en toute tranquillité par exemple.

"On a aussi cette liberté sur nos horaires de travail. On doit prester nos heures, mais on peut le faire comme on veut, dans une certaine limite évidemment." Pour la scientifique, cette flexibilité sur les horaires de travail est une vraie plus-value qui favorise l’équité entre hommes et femmes.

Au sein du personnel scientifique de l’Observatoire, on retrouve entre 30 et 35% de femmes scientifiques, ce que reflètent les statistiques internationales. Comme point de comparaison, selon les statistiques de l’UNESCO, qui couvrent 107 pays sur la période 2015-2018, les femmes représentent 33,3% des chercheuses dans le monde. Début 2023, selon les chiffres du CNRS, 34,5% des chercheur·euses sont des femmes.

Même si les questions de parité sont davantage prises en considération, la représentation des chercheuses semble encore peiner à vraiment progresser.

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Cet article a été écrit lors d’un stage au sein de la rédaction des Grenades.

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Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.

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