Dès le printemps, les reines frelons sortent d’hibernation et se mettent à construire un premier nid, appelé "nid primaire". Si le frelon européen est un insecte indispensable à l’équilibre de nos jardins, son homologue asiatique, quant à lui, représente une réelle menace, notamment pour les abeilles et autres insectes pollinisateurs. Voici quelques conseils pour l’identifier et l’éliminer de nos espaces verts.
Comment distinguer frelons européen et asiatique ?
© Tous droits réservés
Le frelon européen est la plus grande des guêpes issues de nos régions. Il peut atteindre les 35 mm ! Son apparence ressemble beaucoup à celle de ses petites cousines, mais il est plus velu et possède une tête orangée ainsi que des pâtes rougeâtres. Le frelon asiatique, arrivé accidentellement dans notre pays en 2016, est plus petit, plus noir et il possède une bande jaune orangé à l’extrémité du corps. Ses pattes sont bicolores, noires et jaunes.
Les frelons construisent un nid en forme de boule dans une matière ressemblant à du papier. Dès le mois de mars, les jeunes reines fondatrices en fabriquent un premier, de petite taille, appelé nid de printemps ou nid primaire. Celui-ci se trouve généralement dans un abri protégé des intempéries (cabane de jardin, avancée de toiture, grange, encadrement de fenêtre, etc.). En été, les ouvrières construisent un nouveau nid aussi appelé nid secondaire, suffisamment grand pour accueillir toute la colonie. Ce nid d’été est abandonné à la fin de l’automne ou au début de l’hiver et ne sera pas réutilisé l’année suivante.
Le nid d’été du frelon asiatique est plus grand que celui du frelon européen et est généralement aménagé dans un endroit dégagé, souvent dans un arbre à plus de 10 m de haut. Il présente une petite ouverture latérale située à mi-hauteur. Le nid secondaire du frelon européen est plus allongé et doté d’une large ouverture basale. Il est souvent construit dans un hangar, un grenier ou un arbre creux.
Quand et comment réagir face à la présence d’un nid de frelon ?
© Tous droits réservés
La première chose à prendre en compte est l’emplacement du nid. Si celui-ci se trouve dans une zone de passage ou à proximité d’un lieu de vie (terrasse, chambre, etc.), mieux vaut le détruire, quelle que soit l’espèce de frelon concernée. Pour plus de sécurité et d’efficacité, il est alors conseillé de faire appel à des professionnels.
Si le nid est situé à l’écart ou dans un lieu peu fréquenté et qu’il s’agit du frelon européen, la meilleure chose à faire est de le laisser tranquille. En effet, le frelon n’est pas un insecte agressif, ni un piqueur spontané. Il n’attaque pas sauf si l’on s’approche trop près de son nid (à moins de 3 m) ou si l’on s’affole en faisant de grands mouvements à son approche. Sa piqûre n’est pas plus dangereuse que celle de l’abeille et il en faut une centaine pour mettre en péril la vie de l’homme, à l’exception des personnes allergiques qui doivent rester très prudentes.
Par contre, si vous tombez sur un nid de frelon asiatique, faites-le détruire dès que possible ! Le Service public de Wallonie a publié une carte des opérateurs formés à la neutralisation du frelon asiatique. A Bruxelles, c’est le SIAMU (Service d’Incendie et d’Aide Médicale Urgente) qui gère les demandes d’intervention via le numéro 112.
Préservons le frelon européen !
Le frelon est un insecte carnivore. Il se nourrit essentiellement de mouches et de moustiques, mais il peut également consommer des papillons, des guêpes, des chenilles, des sauterelles, des criquets, des abeilles, etc. En plus d’agir comme un insecticide naturel, il est également charognard et joue un rôle sanitaire important dans la nature en faisant disparaître de nombreux cadavres. Le frelon européen occupe donc une place indispensable dans la nature. Mais ses populations régressent dans nos campagnes. Evitons donc de détruire les nids qui ne posent pas de problèmes.
Le frelon asiatique, quant à lui, représente une sérieuse menace pour les équilibres naturels. Ses colonies peuvent atteindre des milliers d’individus qui consomment une énorme quantité d’insectes, parmi lesquels les abeilles domestiques. En s’attaquant aux ruches, le frelon asiatique trouve des proies faciles et en quantité suffisante. Il peut ainsi décimer des colonies entières.
Comment piéger efficacement le frelon asiatique ?
De nombreux pièges anti-frelons asiatiques sont vendus dans le commerce, mais n’étant pas sélectifs, ceux-ci tuent également d’autres pollinisateurs essentiels comme les syrphes, les abeilles sauvages et domestiques, etc.
Il existe cependant des modèles de pièges adaptés à cette espèce invasive. Le "Belgian Trap 2", par exemple, a été conçu pour les apiculteurs et permet de contrôler les populations de frelons asiatiques aux abords du rucher : https://www.beeboxworld.com/lutte-contre-le-frelon-asiatique-vespa-velutina/2777-piege-a-frelons-asiatique-belgian-trap-2-deux-cones-de-piegeage.html
L’Association Action Anti Frelon Asiatique a mis au point un piège 100% sélectif et efficace, à fabriquer soi-même, avec trois fois rien : https://www.promessedefleurs.com/conseil-plantes-jardin/ficheconseil/piege-frelon-asiatique-tutoriel/
Voici un autre tuto en vidéo très bien expliqué : https://www.youtube.com/watch?v=oPH0awkZNeU&t=204s
Le piégeage doit démarrer tôt dans la saison, c’est-à-dire dès les mois de mars et avril, afin de capturer un maximum de reines avant qu’elles ne créent leur colonie.
