Icône représentant un article video.

Sexualité

La sexualité chez les seniors : "L’âge mûr est l’opportunité d’ouvrir un champ plus sensuel"

Tendances Première: Les Tribus

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Temps de lecture
Par Nadine Wergifosse

L’âge venant, alors que les hormones, le désir et parfois la santé ne sont plus au rendez-vous, quels sont les changements qui opèrent dans la vie intime ? Comment adapter sa sexualité et qui consulter lorsque des difficultés perdurent ? Découvrons les conseils judicieux et sans tabous de Sylvie Loumaye, psycho sexologue, qui était l’invitée de Tendances Première.

Une activité sexuelle toujours présente chez les plus de 70 ans

Pour soulever le tabou de la sexualité des seniors, Sylvie Loumaye propose de découvrir les chiffres provenant d’une étude belge réalisée en 2020.

  • 62% d’hommes et 35% de femmes de plus de 70 ans sont actifs.

"Une grande différence selon que l’on soit homme ou femme. Le climat hormonal influence l’activité sexuelle".

  • 31% des couples de plus de 70 ans ont toujours une sexualité active ainsi que 55% des 55 à 64 ans.

"Des nouveaux couples qui sont probablement plus actifs mais j’encourage tous les couples à faire l’amour s’ils en ont envie et si la santé le permet".

Une pratique sexuelle qui se modifie avec l’âge avec ce chiffre de 30% des couples qui pratiquent "de l’intimité sexuelle".

"Ce n’est pas grave s’il n’y a pas la pénétration. Ce n’est pas forcément ce que l’on recherche le plus, qui est essentiellement de pouvoir être connectés de différentes façons" commente la psycho sexologue, auteure des Coulisses du Plaisir, des capsules vidéo pour une sexualité positive et épanouissante.

"Avec l’espérance de vie qui augmente et les soins médicaux de plus en plus performants, on peut se réjouir que, même si elle doit être adaptée, l’activité sexuelle peut durer toute la vie".

Comment la société interprète-t-elle la sexualité aux différents âges de la vie ?

La sensualité, le fait d’être connecté et d’avoir des sensations est pour Sylvie Loumaye "une dimension qui nous transcende, nous appartient et nous accompagne toute la vie, que l’on soit homme ou femme".

Avec l’aide d’un graphique qui représente la vision que l’on a communément dans notre société de la sexualité à différents âges, la psycho sexologue remarque :

  • Au niveau des enfants et des seniors, la sexualité est vue comme taboue : "On n’en parle pas".
     
  • Au niveau des ados et des pré-seniors, on est dans des visions problématiques voire médicales. De 50 à 64 ans, on est à l’âge de la ménopause avec le début des petites adaptations […] L’andropause est plus tranquille et relax, plus progressive en termes de testostérones. Chez les femmes c’est la chute libre en œstrogènes entre 51 et 53 ans.
     
  • Lors de l’âge adulte entre 30 et 50 ans, la vision est complètement positive. "C’est l’âge de la perfection avec le diktat de la performance. Il faut que les corps soient beaux".
© Getty Images

Les changements qui surviennent avec la ménopause

Alors que la santé sexuelle est reconnue par l’OMS comme l’un des éléments de santé globale, hommes et femmes ne sont pas confrontées aux mêmes réalités, comme l’explique Sylvie Loumaye.

"Chez la femme, avec la ménopause, il y a proportionnellement plus de testostérone dite relative, ce qui entraîne des modifications pileuses et cutanées, de la prise de poids, la diminution de l’élasticité vaginale ainsi que sa lubrification et plus de temps nécessaire pour atteindre l’orgasme".

Elle recommande des traitements hormonaux de substitution à voir au cas par cas, des lubrifiants à base d’eau, des préludes tendres et des sex toys pour garder la zone vaginale vivante.

Les troubles qui se présentent chez l’homme d’âge mûr

Pour les messieurs, toujours selon la psycho sexologue, à partir de 50 ans et pour certains d’entre eux, il faudra plus de temps pour obtenir une érection avec une rigidité qui ne sera plus à 100% ainsi que plus de temps pour atteindre l’orgasme.

De la patience et l’acceptation sont nécessaires pour Sylvie Loumaye, ainsi qu’une visite chez l’urologue tous les deux ans pour un contrôle prostatique.
Elle recommande aussi de ne pas rester seul et de plutôt chercher des solutions si des difficultés perturbent le vécu sexuel.

"C’est souvent très mal vécu et hypertabou. Même à son médecin traitant, c’est difficile d’en parler […] Mais seule une visite médicale peut vérifier s’il y a des troubles érectiles avérés".

Elle souligne qu’un trouble érectile peut être un symptôme sentinelle d’un problème cardiaque. "Ce n’est pas à prendre à la légère".

Sylvie Loumaye référence le site SSUB.be qui renseigne les sexologues universitaires en Belgique.

"En sexothérapie, le trouble érectile est une des choses que l’on aide le plus".

Toujours selon elle, les solutions préconisées sont : 'la petite pilule bleue' qui va aider à ne pas perdre l’érection, la pompe à vide, les injections, l’implant pénien.

La psycho sexologue conclut par une note positive :

"L’âge mûr est l’opportunité d’ouvrir un champ plus sensuel avec plus de temps, plus de tendresse, plus de communications".

► Découvrez l’intégralité de cette interview dans le podcast de Tendances Première ci-dessus.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous