Lorsque l’on parle d’émotion enfantine, on confond souvent les émotions et l’expression de ces émotions. À chaque étape de son développement, l’enfant va ressentir et vivre ses émotions de manière plus au moins envahissante pour lui, avec une conscience relative de ce qui se passe dans son corps, dans sa tête et son esprit. Comment accompagner le jeune enfant dans ses émotions : leur faire place, toujours les accueillir, parfois les nommer et quelques fois les contenir ? Des études en neurosciences ont pu objectiver les observations qui étaient faites par les psychopédagogues. Les émotions dans le comportement de l’enfant ne sont en aucun cas intentionnelles.
"Il s’agit vraiment d’une réactivité. Une réactivité, un éprouvé interne qui peut être une sensation de froid, de faim, de sommeil ou d’être tout simplement contenu par l’adulte, pris dans les bras. Cela génère en soi une anxiété, le corps se met dans un déséquilibre qui provoque l’émotion. Et dès lors, l’émotion s’exprime de manière corporelle."
Cette émotion va être limitée dans le temps, elle traverse le corps. D’ailleurs, l’étymologie du terme 'émotion' vient du verbe latin 'emovere' qui se traduit par 'mettre en mouvement' ou encore 'agiter'.
"Ces mouvements vont être de trois types. Il y a du mouvement physique, le fait de courir, de crier, pleurer, manifester. Mais il y a également des mouvements qui vont être plus internes. Un peu comme moi aujourd’hui, j’ai un petit peu d’émotion, donc j’ai peut-être la voix qui s’accélère, la température qui augmente. Puis il y a des stimulations plus internes encore, qui vont être du micromouvement hormonal. C’est que les émotions peuvent engendrer du stress et vont mettre en mouvement le corps. Donc, cela démontre que les émotions font partie de l’enfant. Elles ne sont en aucun cas dans sa maîtrise."