Amy Winehouse. Son adolescence à Camden dans une famille juive d’origine très modeste. Sa passion pour les légendaires chanteuses de jazz. Ses débuts dans les pubs. Sa rencontre funeste avec un bad boy, Blake Fielder-Civil, qui la fait plonger dans l’héroïne. Sa rupture avec Blake, qui lui inspire son chef-d’œuvre, "Back to black". Son père Mitch, chauffeur de taxi qui revient dans sa vie quand elle a du succès. Son triomphe aux Grammy’s Awards…
Les fans d’Amy connaissent tout ça par cœur. Les autres ont découvert sa vie tragique dans le remarquable documentaire d’Asif Kapadia, "Amy", sorti en 2015, et couronné d’un Oscar. Alors, à quoi sert alors ce nouveau film, "Back to Black" ? A rien. Car dans ce biopic, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Blake ? Un camé, certes, mais finalement si sympathique. Mitch, un profiteur qui a précipité la descente aux enfers de sa fille ? Pas du tout, un père aimant et attentionné. Les paparazzi et la presse tabloïd, qui ont écrit des horreurs sur elle et qui ne la lâchaient pas d’une semelle ? Certes, ils sont un peu insistants, mais soit…
Tout est à l’avenant dans le film de Sam Taylor-Johnson. Pas d’aspérité, tout est lisse, et ce portrait pourrait presque être projeté en matinée dans des salles de Disneyland comme spectacle familial. Le seul élément à épingler dans ce livre d’images propret et mensonger, c’est l’investissement de son actrice principale Marisa Abela, qui ne démérite pas. Mais ce n’est pas suffisant pour sauver le film.