Icône représentant un article video.

Les critiques d'Hugues Dayez

Les critiques d’Hugues Dayez : "Back to black", un biopic aseptisé sur Amy Winehouse

Temps de lecture
InfoPar Hugues Dayez

Après un biopic (calamiteux) sur Bob Marley et avant de voir Michael Jackson incarné par son propre neveu, voici donc Amy Winehouse, artiste météore disparue à l’âge de 27 ans pendant l’été 2011, qui fait l’objet d’un film réalisé par la cinéaste Sam Taylor-Johnson ("50 Shades of Grey").

Back to Black
Back to Black © DR

Back to black

L'affiche de Back to Black

Amy Winehouse. Son adolescence à Camden dans une famille juive d’origine très modeste. Sa passion pour les légendaires chanteuses de jazz. Ses débuts dans les pubs. Sa rencontre funeste avec un bad boy, Blake Fielder-Civil, qui la fait plonger dans l’héroïne. Sa rupture avec Blake, qui lui inspire son chef-d’œuvre, "Back to black". Son père Mitch, chauffeur de taxi qui revient dans sa vie quand elle a du succès. Son triomphe aux Grammy’s Awards…

Les fans d’Amy connaissent tout ça par cœur. Les autres ont découvert sa vie tragique dans le remarquable documentaire d’Asif Kapadia, "Amy", sorti en 2015, et couronné d’un Oscar. Alors, à quoi sert alors ce nouveau film, "Back to Black" ? A rien. Car dans ce biopic, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Blake ? Un camé, certes, mais finalement si sympathique. Mitch, un profiteur qui a précipité la descente aux enfers de sa fille ? Pas du tout, un père aimant et attentionné. Les paparazzi et la presse tabloïd, qui ont écrit des horreurs sur elle et qui ne la lâchaient pas d’une semelle ? Certes, ils sont un peu insistants, mais soit…

Tout est à l’avenant dans le film de Sam Taylor-Johnson. Pas d’aspérité, tout est lisse, et ce portrait pourrait presque être projeté en matinée dans des salles de Disneyland comme spectacle familial. Le seul élément à épingler dans ce livre d’images propret et mensonger, c’est l’investissement de son actrice principale Marisa Abela, qui ne démérite pas. Mais ce n’est pas suffisant pour sauver le film.

Loading...

The Fall Guy

The Fall Guy

Colt Seavers (Ryan Gosling) est cascadeur professionnel, et la doublure fidèle de Tom Ryder, star du cinéma d’action. Sur le nouveau tournage où il est engagé, il doit faire face à deux gros défis. Primo, tenter de reconquérir le cœur de son ex, Jody (Emily Blunt), la réalisatrice du film. Secundo, essayer de retrouver la trace de Tom Ryder, qui a disparu depuis de longues heures sans laisser d’adresse !

"The Fall guy", librement inspiré d’une série US des années 80 ("L’homme qui tombe à pic", avec Lee Majors) s’appuie sur la recette des trois tiers : un tiers "film d’action", un tiers "mystère policier", un tiers "comédie romantique". C’est spectaculaire et distrayant, mais comme l’ensemble est dirigé par David Leitch, connu pour "Bullet train", "John Wick" et "Fast and Furious", c’est plombé par un humour lourdingue : Leitch apparaît plus comme l’héritier de Jerry Bruckheimer que comme celui de Robert Zemeckis ou d’Ivan Reitman… Dommage aussi de voir des stars talentueuses comme Gosling et Blunt devoir se contenter de rôles aussi basiques. Mais comme les divertissements hollywoodiens se font de plus en plus rares au cinéma – la majorité a émigré vers les plateformes, "The Fall Guy ", comme autrefois Lee Majors, tombe à pic pour le public en manque de blockbusters.

Loading...

Tiger stripes

Tiger Stripes

Zaffan, douze ans, grandit dans un petit village de Malaisie. Dans son école, où la religion musulmane règne en maître et où le port du voile est de rigueur, l’adolescente est la première de sa classe à avoir ses règles, ce qui va susciter à la fois la curiosité et le dégoût de ses anciennes amies. De plus en plus marginalisée, Zaffan sent monter en elle un instinct animal irrépressible, dont elle ne parvient pas à maîtriser l’évolution…

Premier long-métrage d’une jeune cinéaste, Amanda Nell Eu, "Tiger stripes" est un objet inclassable, qui commence dans un climat de réalisme quasi-documentaire et évolue insidieusement vers une tonalité onirico-fantastique. Il en résulte une parabole originale sur les effets psychologiques de la puberté, dans une culture traversée par des tabous de toutes sortes. Le film, sélectionné à la Semaine de la Critique (section off du festival de Cannes qui a révélé "C’est arrivé près de chez vous" et, plus récemment, "Dalva"), y a remporté un Grand prix bien légitime.

Loading...

N’avoue jamais

N'avoue jamais

François, général à la retraite, coule une retraite paisible avec sa femme Annie. Mais lorsqu’en rangeant le grenier de sa belle villa, il découvre un paquet de lettres qui prouvent que son épouse l’a trompé il y a quarante ans, François n’a plus qu’une obsession : retrouver l’amant maudit et se venger

Ivan Calbérac, auteur de théâtre à succès, s’est mis en tête de devenir réalisateur. Il a déjà commis plusieurs adaptations de ses pièces ("L’étudiante et Mr Henri", "La dégustation") et d’autres scénarios originaux ("Venise n’est pas en Italie"). Pour son nouvel opus, il reconstitue le duo de "Tanguy" de Chatilliez : André Dussollier et Sabine Azéma. Le premier, en vieille baderne psychorigide, cabotine au-delà des limites du supportable. La seconde minaude comme dans une pièce de boulevard. Seul Thierry Lhermitte, dans le rôle du vieil amant, joue naturel et n’est pas à côté de la plaque. Mais cela ne suffit pas à sauver cette comédie du naufrage : "N’avoue jamais", c’est un cinéma qui sent la naphtaline et qui regorge de clichés d’un autre âge. Peut-être que les spectateurs nostalgiques de feu "Au théâtre ce soir" y trouveront leur bonheur ?

Loading...

La séquence de Matin Première

La revue critique des sorties cinéma

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous