Il est encore un peu tôt pour vraiment en conclure que c’est une tendance de fond. Pourtant, avec la réouverture du mythique disquaire HMV à Londres, suivi par deux ouvertures de cette enseigne, à Wijnegem et Bruxelles, on se dit que les vendeurs physiques de supports non-moins physique n’ont peut-être pas dit leur dernier mot. Mieux, même : qu’ils renaissent de leurs cendres.
On ne s’y attendait pas trop, mais voir deux magasins dédiés à l’enseigne spécialisée HMV débarquer en Belgique, cela tenait de l’impensable il y a un petit moment encore. Et pourtant… " Nous sommes très optimistes sur l’avenir des magasins physiques ", déclare Doug Putman, big boss de la chaîne. " Même si les ventes se font aussi sur Internet, nos clients aiment venir en boutique. " Ce que Philipp Halliday, Directeur des magasins, confirmait par ailleurs récemment à nos confrères de l’Echo : " La musique virtuelle est majoritaire, mais il y a encore de la place pour les supports physiques. Nous constatons d’ailleurs, au Royaume-Uni, un léger redémarrage des ventes de CD, moins chers que les vinyles et donc plus attrayants pour les jeunes et qui attirent aussi les collectionneurs. C’est le cas aussi en Belgique. Nous prévoyons d’ailleurs d’ouvrir à moyen terme d’autres magasins en Belgique, notamment un deuxième à Anvers, mais aussi à Liège, Charleroi ou Gand. "
Les disquaires, défenseurs de la diversité musicale…
Le retour des magasins de disque serait-il un autre effet positif collatéral du regain de forme du vinyle ? C’est ce que pense ce disquaire parisien : "On a envie de rester confiants quant au futur du vinyle. Ce qui est très important, c’est qu’on voit que notre clientèle se diversifie. Et le vinyle a prouvé qu’il était complémentaire dans les pratiques d’écoute musicale avec le numérique. Le numérique nous permet de découvrir beaucoup de choses, est confortable et pratique, peu onéreux. Et on peut inscrire dans le temps sa collection de disques grâce au vinyle et le partager autrement." "Même si monter un magasin de disques est une aventure risquée", tempère Pascal Bussy, directeur du Calif (Club action des labels et des disquaires indépendants français. " On dit qu’ils vont bien, mais chaque magasin reste fragile. Situés dans les centres-villes où les loyers augmentent, concurrencés par l’e-commerce, ils sont souvent méprisés par la grande distribution. Alors qu’ils sont défenseurs de la diversité musicale, spécialistes ou généralistes, ils représentent une richesse irremplaçable. "