Quinze coups portés, qui lui coûteront un œil et l’usage d’une main. Dans son récit "Le couteau", l’écrivain Salman Rushdie revient sur cette terrible agression dont il a été victime, perpétrée par un jeune assaillant radicalisé, trente ans après qu’une fatwa a été lancée contre lui.
Un récit événement, autour de l’agression de Salman Rushdie
"Le couteau" de Salman Rushdie est paru le 18 avril. Il y relate l’agression dont il a été victime et le "miracle" de sa survie.
Ce livre a fait l’objet d’un embargo, de pages jalousement gardées et d’une opération de lancement digne de celle d’Harry Potter. Le marketing est passé par là. Le plus choquant, bien sûr, ce n’est pas cela, c’est la tentative d’assassinat contre un homme, et contre tout ce qu’il incarne : la fantaisie, l’humour, la liberté de la création.
Car ses "Versets sataniques", écrits il y a 30 ans, n’étaient en rien une insulte contre les croyants. Ces foutus versets, serait tenté de dire leur auteur, parce que ce roman – qu’il considère modestement comme "une œuvre d’art remarquable" – est passé à la postérité, au pire comme un brûlot blasphématoire, au mieux comme un roman illisible. Ce qu’il n’est pas non plus pour qui goûte l’inventivité débridée de Salman Rushdie qui a fait des territoires de l’imaginaire, des Républiques où vivre les fantasmes et les utopies. L’Ayatollah Khomeiny ne l’a évidemment jamais lu, pas plus que ce jeune américain gavé de slogans djihadistes, qui n’était même pas né quand le livre fut publié.