Un nid de frelons asiatiques près de chez vous ? Voici quelques conseils

Il n’est pas toujours évident de savoir si on a affaire à un frelon asiatique. Mais il y a moyen de le reconnaître : "Par sa taille. Il est beaucoup plus grand qu’une abeille ou qu’une guêpe. Mais également par son coloris. Le frelon asiatique va plutôt être très noir avec la base de l’abdomen avec une ligne jaune et le bout de ses pattes qui est jaune. Il est légèrement plus petit que son cousin européen, qui lui aura plus d’anneaux noirs, jaunes, noirs, jaunes, comme une guêpe. Et la tête qui est plutôt orange et le bout des pattes orangées aussi."

C’est aussi à cette période qu’il est important de le chercher et de le détruire : "En début de saison, le frelon fait ce qu’on appelle un nid primaire. C’est-à-dire que c’est une petite boule type papier mâché qui va s’installer sous une corniche, dans un abri de jardin… Vers le mois de juin, début juillet, le nid va être trop petit, il va prendre trop d’ampleur. Et là, le frelon va avoir tendance à déménager et il va s’installer très souvent en haut des grands arbres, vers 25-30 mètres et faire un nid secondaire. Ce qui le rend difficile à trouver, puisque les arbres, à ce moment-là, ont leur feuillage à leur maximum. Ce sont vraiment de très grosses boules avec une entrée qui est légèrement décentrée. Quand on a la chance de le voir en pleine saison, on peut intervenir. Alors là, ce sont évidemment des destructeurs spécialisés parce qu’il faut des perches télescopiques qui permettent de monter à de telles hauteurs pour pouvoir intervenir. Et le neutraliser tôt assez avant qu’il ne relargue des futures reines qui passeront l’hiver ensevelies et qui vont permettre de démultiplier le nombre de nids l’année suivante."

C’est donc au printemps-été que c’est le plus important de le trouver. Car si c’est plus tard dans l’année, il est parfois trop tard : "Malheureusement, c’est très souvent à l’automne, à la chute des feuilles, qu’on parvient à trouver les nids. Mais là, évidemment, il est déjà trop tard puisque l’hiver s’installe. Les reines sont déjà parties, se sont mises à l’abri pour passer l’hiver et le mal est déjà fait."

Si je vois un nid de frelons, que faire ? "Je n’essaye pas d’intervenir moi-même. C’est une très mauvaise idée de vouloir aller y mettre le feu, d’aller la nuit pour le prendre dans un sac-poubelle… Vous risquez pour votre vie. Le frelon asiatique est beaucoup plus agressif que les autres espèces. Je ne le ferai déjà même pas avec un nid de frelons européens."

Il faut donc faire appel à des spécialistes : "Soit, vous appelez les pompiers tout près de chez vous qui viendront le faire eux-mêmes ou vous faites appel à un spécialiste. Un nid de frelons asiatiques, c’est très agressif. Les tenues simples ne suffisent pas. Il faut une tenue plus épaisse parce que généralement, le frelon a tendance à projeter son venin, donc on peut l’avoir dans les yeux. On n’a pas un simple grillage, mais plutôt une coque complète. Et puis, il faut du matériel. Quand il est à 25 ou 30 mètres, il faut des perches qui montent suffisamment haut. Dès que le frelon sent la moindre vibration, la moindre attaque, non seulement il devient très agressif et attaque, mais la reine qui est dedans va se faire la malle. Or, ce qui nous intéresse, c’est d’avoir la reine puisque c’est quand même elle qui va faire d’autres reines pour l’année d’après."

Il existe d’ailleurs une carte avec des opérateurs formés à la neutralisation du frelon asiatique. Par contre, à Bruxelles, c’est le SIAMU (Service d’Incendie et d’Aide Médicale Urgente) qui gère les demandes d’intervention via le numéro 112.

Au niveau du coût par contre, c’est plus compliqué, comme l’ajoute Fabrice : "Il y a encore un an ou deux, la Région wallonne subsidiait l’extermination des nids de frelons asiatiques. Malheureusement, depuis 2023, la ministre de l’Environnement, Céline Tellier, a coupé ces subsides et a même décrété que le frelon asiatique n’était plus une espèce invasive. Et donc c’est au citoyen à mettre la main à la poche. Certaines communes ont décidé d’intervenir personnellement, d’autres ne l’ont pas fait. Les prix peuvent varier. Et puis, en fonction aussi de la difficulté, il est clair qu’un nid sous une corniche d’un abri de jardin ou un nid à 30 mètres dans un talus où il va falloir un matériel spécifique sera facturé différemment. Ça peut aller jusqu’à 300 € l’extermination. Il y en a aussi qui ont flairé le filon malheureusement."

Une fois le nid détruit, il reste encore une démarche importante à faire pour la personne qui a retiré le nid : "Normalement, le destructeur auquel vous faites appel est censé enregistrer son travail sur le site de la Région wallonne. En marquant où il a exterminé le nid et où il a été vu afin justement de pouvoir suivre cette évolution du frelon asiatique en Wallonie et à Bruxelles."

Il existe tout type de piège pour lutter contre le frelon. Mais tous ne sont pas bons. "Une chose à faire, c’est du piégeage. Mais pas n’importe quel piégeage, même si ça part toujours d’une bonne intention. Et que veut-on tous faire ? On prend une bouteille, on coupe le goulot, on le retourne et on fait un piégeage comme on fait pour les guêpes quand elles sont trop invasives en plein été. Malheureusement, ce ne sont pas des nids sélectifs. Qu’est-ce qu’on va piéger dans ce type de nids ? Tous les insectes qui volent à ce moment-là. On va prendre aussi bien des abeilles, que des guêpes ou des frelons européens alors qu’ils sont utiles, des frelons asiatiques, des papillons, des mouches, etc."

La solution, c’est le piège sélectif : "Oui, il faut un piégeage avec un attractif ou tous les insectes pourront rentrer, mais pourront également ressortir sauf les plus gros, c’est-à-dire le frelon asiatique. Lui, on aura décidé de piéger", conclut Fabrice.