Demi Vollering se présente au départ de la Vuelta féminine avec l’étiquette de favorite et… des doutes. La meilleure coureuse de la planète sur les courses par étapes n’a pas encore gagné en 2024. La saga autour de son avenir semble nuire à sa sérénité. Malgré tout, la Néerlandaise reste la candidate N.1 à la victoire finale en Espagne.
La roue peut très vite tourner en sport et en cyclisme en particulier. Il y a douze mois, tout souriait à Demi Vollering. Son printemps étincelant s’était clôturé par un fabuleux triplé Amstel-Flèche Wallonne-Liège. Au sommet de son art, la Néerlandaise a vécu une saison 2023 de rêve, couronnée par sa victoire au Tour de France Femmes.
"Si on analyse ses datas, on peut même dire Demi a progressé"
Changement de décor en cette année 2024. Dimanche sur le quai des Ardennes, elle a terminé ses classiques les yeux rougis par les larmes. Symbole d’une campagne printanière bien en dessous de ses standards (et de ses attentes). Il y a bien eu des podiums (4), mais aucune victoire.
"Elle peut ruminer pendant deux jours et puis se tourner vers la Vuelta avec l’esprit libéré. Demi a montré une bonne forme. On sait qu’elle peut viser un bon classement. Si on analyse ses datas, on peut même dire Demi a progressé. La concurrence s’est simplement rapprochée", analysait lundi Danny Stam le manager sportif de la formation SD Worx-Protime.
Le discours se veut rassurant. Mais au-delà des chiffres et des résultats, Vollering a souvent couru à contretemps, elle n’a pas toujours fait les bons choix. Et surtout, elle n’a pas semblé en mesure de faire la différence face à une concurrence bien plus aiguisée que l’an dernier.
Un départ, des rumeurs et moins de sérénité
Si ce n’est pas dans les jambes, c’est dans la tête docteur Stam ? "Cela peut jouer. L’an dernier tout s’imbriquait parfaitement, c’est un peu l’inverse cette année. Parfois le facteur chance joue aussi. Les choix que vous faites doivent être bons à ce niveau. La concurrence est de plus en plus large. Et tu ne peux pas te permettre de faire des erreurs."
L’annonce de son départ de SD Worx-Protime en fin de saison n’a certainement pas apporté plus de sérénité. Si on peut comprendre le choix de l’équipe néerlandaise de mettre fin aux négociations, on peut s’interroger sur la manière dont cela a été communiqué (juste avant A Travers la Flandre). Vollering se décrit elle-même comme quelqu’un d’émotif. Toutes ces rumeurs et les questions qui entourent son avenir ne doivent pas aider à garder la tête froide et le cerveau (uniquement) concentré sur la course.
"C' se pourrait mais nous n’avons pas pris cette décision du jour au lendemain. Elle a donc eu un peu de temps pour la digérer. Donc je ne pense pas qu’elle a encore ça en tête", balaie Stam. "De notre côté, on a tout fait pour garder Demi dans l’équipe. Cela ne s’est pas produit".
Encore de "beaux objectifs à atteindre"
Ces dernières semaines, la championne des Pays-Bas partage son amour pour son équipe via ses réseaux sociaux. Un retour en arrière est-il possible. Une prolongation est-elle encore envisageable ? "Je pense que les deux parties restent sur leurs positions", tranche Stam. "Il nous reste de très beaux objectifs avec Demi et nous allons essayer de les atteindre".
La Vuelta constitue le premier d’entre eux. L’an dernier la course avait été haletante jusqu’au bout. Vollering, piégée dans une bordure après une pause sanitaire, avait échoué à 9 petites secondes d’Annemiek van Vleuten. Une raison de plus de vouloir se parer de rouge sur le podium à Valdesqui, au soir de la 8e et dernière étape.
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