Use Your Illusion 1 & 2 : déjà 30 ans

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Par Frédéric Vandecasserie

Avec le diptyque ''Use Your Illusion I & II'', Axl Rose nourrit le rêve de titres taillés sur mesure pour que Guns N’Roses puisse enflammer les stades et les charts. Et ce qui n’était encore qu’une illusion, quelques mois avant, va se matérialiser à coups de pluie en novembre, de pleurs contrariés, de Terminator, d’un soupçon de McCartney et d’un gros zeste de Bob Dylan. Pour le 30e anniversaire de la sortie de ces deux disques essentiels, on vous dit tout et le reste !

Si l’écriture de ces disques a duré deux ans au total et que les deux sorties auraient pu être échelonnées, il n’en sera finalement rien : ''Use Your Illusion I'' (le jaune) et ''Use Your Illusion II'' (le bleu) débarquent en même temps dans les bacs, le 17 septembre 1991. Et le fait de sortir deux disques à la fois permettra au groupe de vendre un demi-million d'albums cumulés dans les deux heures après leur mise en place.

Ces disques contiennent leur lot de titres bien radicaux et gras que l’on était en droit d’attendre de la part des auteurs d' ''Appetite for Destruction'' en 1987, genre ''Civil War'' :

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Et d’abord grâce à ''November Rain'', ballade de près de 9 minutes parfaitement taillée pour les quarts d’heure américains entre métalleux.ses, les concerts en stade, et supportée par un clip qui sera martelé à longueur de journée par MTV.

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Et si cette vidéo produite pour la somme astronomique de 1,5 million de dollars raconte, de prime abord, le mariage et le décès de la dulcinée d’Axl Rose (il fait d’ailleurs jouer sa propre compagne de l’époque, Stephanie Seymour), elle illustre en fait la nouvelle écrite par son ami proche, le journaliste musical américain Del James. Qui sera aussi l’un des responsables de la tournée qui s’annonce. Mais c’est une autre histoire…

Surtout, ce tube fédérateur en puissance aidera Axl à réaliser son fantasme ultime : écrire du rock de stades. De fait, le titre, dopé aussi bien aux synthés qu’aux stéroïdes, deviendra l’un des grands moments de chaque concert de la gigantesque tournée qui suivra et traversera le monde dans toutes les directions de janvier 1991 à juillet 1993 (avec annulations, poursuites judiciaires en tous genres pour Mister Rose, et une solide brouille avec Metallica qui assurait une double affiche sur certaines dates), avec une halte à Werchter.

Mais, d’un autre côté, c’est aussi ce morceau qui commencera à fissurer l’édifice Guns, comme en atteste Slash dans son autobiographie en 2008 : ''Cette chanson est parfaite, mais je doute qu’elle représente franchement ce que je me faisais comme conception de 'mon' Guns N’Roses !''

Mais, en 1991, peu importe, encore. Et personne n’arrête le groupe ! Pas même Terminator, puisque le titre ''You Could Be Mine'' constituera l’essentiel de la bande-son du film ''Terminator 2''. Le clip voit même l’intervention de Schwarzenegger lui-même :

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Et comme pour nous rappeler que la force principale de ces deux disques tient aussi dans des ballades fameusement bien faites, personne n’a non plus oublié ''Don’t Cry'' :

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Et ses envolées qui le font passer pour le petit frère de ''November Rain''. A noter que cette chanson, avec des paroles différentes, est présente sur les deux disques. Et c’est la seule…

Et puis, ces albums doivent aussi leurs impacts respectifs à deux 'covers' bien senties. Le premier disque renferme donc une reprise du ''Live and Let Die'' des Wings qui cartonnera en live :

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Tandis que ''Use Your Illusion II'' propose une relecture dantesque du ''Knockin’on Heaven’s Door'' de Dylan, que le groupe interprétait sur scène depuis quelques années déjà, mais qui connaîtra son heure de gloire sur ce disque et sur les planches lors du concert hommage à Freddie Mercury en 1992.

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Trente ans plus tard, outre leurs qualités rock intrinsèques (malgré quelques ratés genre les anecdotiques ''Shotgun Blues'', ''Dead Horse'' ou le bien nommé ''Bad Obsession'') qui font qu’ils ont peu vieilli, ces deux disques (qui, pour certains auraient peut-être eu intérêt à être condensés en un seul en enlevant les titres plus faibles) ont surtout amené la preuve que le métal était soluble dans le mainstream au prix de certaines concessions, comme les Scorpions l’avaient déjà fait pour ''Still Loving You'' en 1984, et comme Metallica le réussira aussi avec le succès planétaire de son ''Black Album'' sorti, lui aussi, en 1991.

Faisant de cette année une période de grâce pour la majorité des amateurs de rock, et la fin des illusions pour ceux qui auraient souhaité que le heavy reste cantonné aux salles de taille moyenne et aux circuits alternatifs. On ne peut pas plaire à tout le monde… Et Axl Rose ne plaisait effectivement pas à tout le monde !

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