Augmentation du prix de l’énergie : "Aujourd’hui, il y a des gens qui s’autoprivent de consommation tellement ils ont peur des factures à venir"

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Par Am.C. sur base d'une interview menée par Thomas Gadisseux et François Heureux

Alors que les prix de l’électricité et du gaz atteignent des sommets, des voix s’élèvent pour demander un geste envers les ménages les plus précaires. Une baisse de la TVA sur l’électricité, actuellement à 21%, n’est cependant pas à l’ordre du jour.

Pour Christine Mahy, Secrétaire générale du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté, la baisse de la TVA n’est "pas la bonne mesure". Elle ajoute au micro de Matin Première : "On sait que les gens dans la pauvreté consomment moins que les autres, mais proportionnellement ça prend une part plus importante de leurs revenus. Donc, oui, ils seront gagnants, mais pas beaucoup. Par contre, d’autres qui n’ont pas besoin d’être gagnants, le seront fortement."

Christine Mahy s’inquiète malgré tout de la hausse des prix de l’électricité. "Un bien aussi important que l’énergie qui fait partie des bien vitaux qui ne devrait pas être considéré comme un objet de commerce égal aux autres", estime-t-elle tout en rappelant qu'"être privé d’énergie rend la vie impossible".

Selon la Secrétaire générale du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté, "aujourd’hui, il y a des gens qui s’autoprivent de consommation, qui vivent en dessous de ce qui est nécessaire dans la vie quotidienne tellement ils ont peur des factures à venir".

Le politique a perdu le pouvoir sur la gestion de l’énergie

Dans ce contexte, elle plaide pour "une fiscalité plus juste pour organiser l’accès à l’énergie". Mais pas donc en passant par une baisse de la TVA car "on n’a pas intérêt nécessairement à vider les caisses de l’Etat. [Si on le fait], c’est quelque chose d’autre qu’on retirera ailleurs".

Elle demande donc de revoir l’électricité comme un bien vital. Si certains ménages ne peuvent pas payer leur électricité, "c’est parce qu’ils n’ont pas assez de revenus". Il faut dès lors "se poser la question des ressources, du pouvoir d’achat".

Problème, affirme Christine Mahy : "Le politique a perdu le pouvoir sur la gestion de l’énergie. On a privatisé. Le rapport de force que peut établir le pouvoir politique aujourd’hui est faible. Il y a une reconquête à mettre en place par rapport à ça. Il y a une prise de conscience, mais aussi une difficulté d’agir très forte qu’il faut transformer en rapport de force."

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