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À réécouter : "Le Voyage du Stradivarius Feuermann", un violoncelle qui a près de 300 ans

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Par La Première

Il y a quelques jours, dans un spectacle musical inédit, Camille Thomas et Jérôme Colin vous ont raconté le voyage de cet instrument d’exception. De sa sortie de l’atelier d’Antonio Stradivari, un matin probablement ensoleillé de l’an 1730 jusqu'aux toits de Paris, près de trois siècles plus tard, dans un monde frappé par la pandémie.

Episode 1

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La pandémie nous a tous éprouvés. La vie, quoiqu’on en dise, n’est plus la même. On rame tous un peu, conditionnés à reproduire les mêmes tâches et répondre aux mêmes injonctions : le travail, la maison, les factures à payer.

Mais ça ne peut pas être que ça, la vie. L’idée, ici, est qu’il nous faut guetter l’irruption du beau dans la banalité de nos journées. Et ce beau, il surgit de la rencontre entre une jeune femme (Camille Thomas) et un morceau de bois (le Stradivarius Feuermann fabriqué en 1730).

 

J.S. Bach : Suite No.1 in G Major BWV1007. :II. Allemande

J.S. Bach : Suite No.2 in D Minor BWV1008. :I. Prélude

Alfredo Piatti : 12 Capricci Op.25 Per Violoncello Solo : Maestoso

Le voyage du Stradivarius Feuermann

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Episode 2

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Antonio Stradivari est né à Crémone, dans le nord de l’Italie, en 1644. A douze ans, il rejoint l’atelier du luthier Andréa Amati. Il fabriquera des instruments à cordes jusqu’à sa mort, le 18 décembre 1737. Cet homme aura donc travaillé à parfaire son art durant plus de huit décennies.

 

Eugène Ysaye : Solo Cello Sonata, Op.28 : II. Intermezzo – Poco allegretto e grazioso

Le voyage du Stradivarius Feuermann

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Episode 3

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Sur le millier d’instruments fabriqués par Antonio Stradivari, 696 sont arrivés jusqu’à nous. Parmi eux, 63 violoncelles. Dont le De-Munck-Feuermann, fabriqué en 1730, aujourd’hui en possession de Camille Thomas.

Après être probablement passé entre les mains des marchands de l’époque (Alessandro Cozio di Salabue et Luigi Tarisio), le violoncelle arrive à Paris par l’intermédiaire d’un prestigieux luthier français : Jean-Baptiste Vuillaume. Et parvient enfin chez Auguste-Joseph Franchomme, violoncelliste et intime de Frédéric Chopin.

 

Jean-Sebastien Bach : Suite No.1 in G Major BWV1007. :I. Prelude

Frédéric Chopin : Sonate pour violoncelle et piano – III. Largo

Auguste Joseph Franchomme : No. 7 In C Minor – Allegro Agitato

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Episode 4

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A la mort de son fils René, Auguste-Joseph Franchomme revend le violoncelle à un Belge : Ernest de Munck. Professeur à l’école de musique de Guildhall, c’est lui qui emmène donc l’instrument en Angleterre.

Où il dormira de longues années dans une pièce annexe de chez Hill & Sons. Avant de rencontrer celui qui lui donnera son nom.

 

Auguste-Joseph Franchomme : No. 11 In C# Minor – Adagio

 

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Episode 5

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Après la mort d’Emmanuel Feuermann, le violoncelle atterrit entre les mains du brésilien Aldo Parisot. Désormais, les Stradivarius se vendent à prix d’or et il est devenu impossible pour un musicien d’en acquérir un à titre privé.

C’est donc la Nippon Music Foundation qui en fait l’acquisition. Et le propose enfin à Camille Thomas. Il aura fallu trois siècles pour que l’instrument arrive enfin entre les mains d’une femme, ce qui était, selon les Hills, le rêve caché de Stradivari.

 

Gluck : Orfeo ed Euridice, Wq. 30 / Act II : Dance of the Blessed Spirits

Pablo Casals : Song of the birds

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En quelques photos

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De l'atelier au spectacle

Sur le millier d’instruments fabriqués par Antonio Stradivari, 696 sont arrivés jusqu’à nous. Parmi eux, 63 violoncelles. Dont le De-Munck-Feuermann de 1730.  

L’oeuvre d’un homme au crépuscule de sa vie.  

 

Longueur : 74,6 cm 

Plus petite largeur : 32,7 cm 

Plus grande largeur 41,9 cm 

 

Le dos, composé de deux pièces d’érable italien, est marqué d’un léger noeud. La table d’harmonie, composée quant à elle de trois morceaux de sapin, est d’un grain plus régulier. Le vernis, de texture épaisse, est de couleur marron clair. Enfin, on note également deux taches sur la partie supérieure de la table.  

Cet instrument, a traversé trois siècles. Il a connu la révolution française et les attentats du World Trade Center. Les guerres, les krachs, les crises, les catastrophes, les génocides, les pandémies. Et toujours, dans le chaos du monde, il a continué de produire de la beauté.  

Parce qu’il ne sait faire que cela.  

Parce que produire de la beauté est sa seule mission.  

Peut-être devrions-nous prendre exemple sur lui. 

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