La Renaissance va sacraliser le lait comme origine de la vie, à travers la figure de Marie allaitante, pour rapprocher le Dieu de l’homme. Il devient plus présent dès lors qu’il tète le sein de sa mère.
La scène de la maternité devient alors un classique de l’histoire de l’art et le désir d’allaiter devient la norme chez les jeunes mères.
Quand on manque de lait, on a recours à diverses pratiques : on se rend à la grotte virginale, on frotte son sein sur la statue de la Vierge, on implore Notre-Dame du Bon Lait. On évite certains aliments comme l’ail, on consomme plutôt du fenouil ou de la bière pour améliorer la lactation.
Le recours à la nourrice s’inscrit dans un véritable système de nourrices mercenaires, qui connaîtra son intensité au 19e siècle, lors de la Révolution industrielle, entre les bourgeoises qui ne veulent pas ou ne peuvent pas allaiter et les ouvrières qui n’ont pas le temps ou la possibilité de le faire.
Il y a les nourrices qui vivent chez leurs patrons, pendant des mois ou parfois des années, pour assurer l’allaitement, et qui viennent parfois de très loin. Et il y a les nourrices qui reçoivent l’enfant chez elles tout en nourrissant le leur, avec la conséquence que leur propre bébé est souvent moins bien alimenté.