Un jour dans l'histoire

Les garçonnes : elles ont fait scandale pendant les années folles

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Par Christian Rousseau

Nous sommes en 1922, année de la parution, chez Flammarion, d'un roman qui va provoquer l'un des plus gros scandales littéraires du siècle. L'objet du tourment s'intitule « La Garçonne », Victor Margueritte, avec deux « T » en est l'auteur.

L'héroïne, Monique Lerbier, est une jeune femme qui mène une vie sexuelle très libre, avec des partenaires aussi bien masculins que féminins. Le scandale, bien sûr, facilite les ventes alors que la campagne publicitaire est déjà exceptionnelle.

Malgré la mobilisation des associations de défense de la morale publique, malgré la mise à l'Index par le Vatican, malgré le retrait du livre dans les gares, il s'en vend 20.000 exemplaires en quatre jours, 300.000 en six mois, en 1929, il s'en est écoulés un million. « La Garçonne » est très vite traduit en douze langues européennes. De l'extrême gauche à l'extrême droite, la condamnation est donc unanime. On crie à la pornographie !

Et les féministes n'arrangent pas les choses puisqu'elles reprochent à Margueritte de mêler l'égalité des droits politiques et civils au vagabondage sexuel, au lesbianisme et à la toxicomanie, ce qui n'est pas un bon service à rendre à leur cause. Mais, au fond, l'auteur est-il aussi permissif, libéré que cela ? Lui qui semble, à travers le mal d'enfant dont est prise son personnage, renvoyer la femme à son rôle de mère dans un foyer bien conventionnel.

Au-delà du roman de Victor Margueritte, qui sont les garçonnes ? D'où viennent-elles ? Que nous disent-elles du début du vingtième siècle ?

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