Champions League

L’Union Saint-Gilloise, l’inconsolable désillusion

Teddy Teuma après l’élimination de l’Union face aux Rangers.

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Par Antoine Hick

Ils avaient tout en main pour franchir cet écueil écossais et continuer à rêver de Ligue des Champions. Mais mardi soir, des Unionistes méconnaissables, peut-être tétanisés par l’enjeu énorme, sont brutalement retombés sur terre, battus par de roublards Rangers, à l’affût de la moindre erreur dans les naïfs rangs adverses (3-0).

“Ça fait mal mais c’était quand même une belle expérience…”. Au micro d’Erik Libois, calfeutré dans les couloirs d’un Ibrox Stadium encore en gueule de bois et qui se remet à peine de ses émotions, Dante Vanzeir tente de positiver. De trouver les mots justes après une soirée cauchemar.

90 minutes passées à courir derrière un ballon confisqué par l’adversaire (39% de possession pour l'Union). 90 minutes à dézoner dans le vide, à multiplier les appels ignorés, à constater (impuissant) à quel point son équipe déjouait.

Déjouer, l’Union n’avait pourtant pas souvent pris l’habitude de le faire depuis sa remontée en D1 en 2021. Peut-être parce que les Bruxellois avaient ce don de masquer leur inexpérience collective par une naïveté positive qui leur permettait de faire déjouer la plupart de leurs adversaires. Mais la Pro League reste la Pro League et ici il y avait sans doute un palier supplémentaire à franchir.

Seulement 5 tirs en un match ? Jamais arrivé la saison dernière

Palier que les Unionistes ont pendant longtemps cru pouvoir franchir. Se sont-ils vus trop beaux, trop vite ? Ce n'est pas le style de la maison. Mais toujours est-il que, pendant 90 minutes, l'Union n'a tenté que 5 tirs. Illustration d'une soirée frustrante.

Surtout que depuis leur retour en D1 l'année dernière, ils avaient systématiquement tenté au moins 6 tirs par match. Il faut donc remonter à leur dernière saison en D2 (et encore...) pour voir les Unionistes à ce point muselés offensivement.

Alors, comment expliquer ce non-match offensif ? Était-ce l’enjeu ? Le calibre de l’adversaire ? La pression de tout ce stade hostile ? L’inexpérience ?  Le départ de certains cadres ? Probablement un mélange de tout.

En possession, on n’était pas assez à l’aise pour construire et créer des occasions. On défendait très bas donc s’il y avait une occasion de partir en contre, c’était de très loin. C’était difficile de créer” résume humblement Dante Vanzeir.

Un Vanzeir qui n’hésite d’ailleurs pas à monter au créneau pour défendre ses coéquipiers : “Des erreurs individuelles ? Tout le monde peut en faire…

Sauf que cette fois-ci, elles ont eu des conséquences autrement plus fâcheuses. Quand Siebe Van Der Heyden négocie mal la trajectoire d'un ballon et "offre" un pénalty aux Rangers juste avant la mi-temps, l'Union est bien dans son match défensivement. Mais ce cadeau inespéré relance les Ecossais et inverse le momentum de la partie au pire moment. Rebelote par la suite. Ultra régulier depuis des mois, Anthony Moris commet une erreur d'appréciation qui offre à nouveau un but facile à l'adversaire. "Ce sont les détails qui font la différence. Les buts qu'on prend sont évitables. À ce niveau-là, l'adversaire te fait payer ça cash" analyse Karel Geraerts, le coach bruxellois. Deux erreurs individuelles (rares) qui propulsent l'Union vers une élimination redoutée.

Enfin, élimination, entendons-nous bien. L'Union est loin d'être éliminée puisqu'elle sera reversée dans les poules de l'Europa League. Une compétition où elle sera davantage à sa place ? Pas sûr : C’est encore trop haut pour nous, non ? On est encore une petite équipe en Belgique”, sourit Dante Vanzeir. Une petite équipe qu'on a brutalement sortie de son rêve éveillé mardi soir. 

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