Jusqu’au développement des filières de recyclage, le métier agissait dans une chaîne très courte allant de la poubelle à la décharge ou l’incinérateur. Mais aujourd’hui les choses ont changé. C’est tout un écosystème de nouveaux métiers qui interagit avec : conducteur d’engin lourd, maintenicienne de chaîne de tri, trieur, gestionnaire de parc à container, valoriste ou encore en charge de la propreté des villes et noyau d’habitat.
Un secteur accessible, même avec un faible diplôme, mais exigent, puisqu’il faut une grande capacité physique. Car éboueur est un sport qui ne se pratique pas en salle, et qui affronte sans broncher : la pluie, le gel, et les canicules. Un métier dur dont le salaire symbolise toute notre difficulté à rémunérer avec justesse, les métiers essentiels.
Et pourtant, le manque de considération est partout. Souvenez-vous, enfants, dans les rayons Playmobil. Il y avait le camion de pompiers, la police, les tractopelles et la star du rayon, en vert et blanc : le camion de poubelle. Puis le monde adulte faisait (et fait encore) son ravage habituel du haut de son étrange et injuste hiérarchie des utilités.
Et puis après, plus rien : pas d’éboueurs à la télé, dans les romans, nada, même le très bavard Wikipédia n’affiche pour éboueur, qu’une page limitée. À croire que ce métier, pourtant indispensable, n’est à sa place, que caché, invisibilisé. Et c’est triste. Parce qu’à en croire les femmes et les hommes qui exercent le métier, la rudesse des conditions, les tonnes de déchets à porter à bout de bras chaque semaine, c’est déjà dur mais, pour eux, le plus rude, c’est le manque de reconnaissance.