Prix de l'énergie

Indexation en février : selon votre type de contrat variable, statu quo ou baisse de 50% du gaz et de l’électricité

Des gains importants selon les contrats

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Par Xavier Lambert

Que dois-je faire ? Mes tarifs énergie vont-ils baisser en février ? Vous êtes nombreux à vous poser la question, surtout après les nombreux sujets sur la baisse importante des prix du gaz et de l’électricité sur les marchés de gros.

Pour une grosse majorité des Belges, c’est en effet fini le "confort" et la stabilité d’un contrat fixe : la plupart ont été contraints de choisir un contrat variable, dont le tarif varie chaque mois ou chaque trimestre selon le cas. Et pour anticiper ces variations, la RTBF a mis au point un petit calculateur, qui permet d’anticiper les adaptations du mois suivant, sur base des prix de gros du mois en cours. Comme on est le 31 janvier, l’indice calculé par notre module est aujourd’hui quasiment identique à celui qui sera réellement appliqué.

Et selon le choix opéré, il y a de très bonnes nouvelles pour votre facture dès ce 1er février… ou pas. On vous fait le détail.

La bonne nouvelle : pour les contrats variables mensuels

On parle ici des contrats de type "Flow" ou "Direct" chez Engie, variable chez Dats24 ou Octa +, Online chez Mega ou encore Pixel chez Total Energies : le tarif pour un mois donné est ici calculé à la fin du mois, sur base de la moyenne des prix du marché observés pendant le mois concerné. Cela veut dire que le tarif pour janvier n’est connu qu’à la fin du mois ! Mais cela tombe bien : on est à la fin du mois !

Sur base des indices relevés automatiquement par notre outil depuis le début du mois, notre calculateur montre qu’on peut s’attendre à une baisse très importante des tarifs appliqués pour janvier par rapport à ceux de décembre : de l’ordre de 50% !

Selon nos calculs, l’indice Belpex qui sert de base au calcul de tous ces tarifs devrait en effet passer de 269 € le Mwh à 130,07, soit une baisse de 51% !

Pour un contrat du type Flow, cela signifie par exemple que le prix du kwh d’électricité passerait de 34 cents à 18 cents (Il s’agit de la partie énergie, qui constitue aujourd’hui la plus grosse part de la facture, à laquelle il faut rajouter les frais de distribution et les taxes). C’est 60% de moins que le tarif Easy, chez le même fournisseur (voir ci-dessous).

Les nouvelles sont tout aussi réjouissantes pour le gaz : là aussi, les cours ont continué à chuter tout au long de janvier, et cela va se marquer directement sur votre facture globale : l’indice TTF101, par exemple, qui régit l’évolution du prix dans les contrats Flow, devrait passer selon notre calculateur de 117 € le Mégawattheure à 64, soit une baisse de 45%. Concrètement, cela devrait signifier un tarif Flow qui devrait passer de 14 cents au kilowattheure de gaz en janvier à 8,7 cents le kwh pour février.

 

Les contrats variables à indexation trimestrielle, basé sur les prix de gros "future"

Ce sont les contrats de type "Easy" chez Engie ou Eneco Variable : à chaque début de trimestre, le prix de l’énergie est fixé pour 3 mois. Le tarif du Kwh d’électricité ou de gaz est ainsi déterminé selon une formule qui tient compte de la moyenne des cours enregistrés lors du mois précédant le trimestre de fourniture : le prix appliqué en janvier, février et mars 2023 a ainsi été calculé selon une formule qui se basait sur les prix des marchés de décembre 2022… et il ne changera plus avant avril.

Pas de surprise, donc, mais une mauvaise nouvelle, donc, pour tous ceux qui ont ce type de contrat, puisqu’ils ne profitent pas de la baisse continue des cours en janvier, et ce que ce soit pour le gaz ou l’électricité. Le tarif reste donc fixé pour le contrat Easy à presque 15 cents du kwh de gaz, et 43 cents (pour un compteur monohoraire) pour un kwh d’électricité. Près du double pour le gaz et plus du double pour l'électricité du tarif pour un contrat variable mensuel !

Pour espérer une baisse avec ce type de contrat, il faudra attendre avril… et espérer que la tendance actuelle se maintienne en mars : peu importent les cours actuels, la prochaine indexation dépendra en effet uniquement des prix de gros constatés sur les marchés en mars. Si ceux-ci venaient à remonter, il n’y aura tout simplement pas de baisse dans les tarifs.

 

Les contrats variables à indexation trimestrielle, basé sur les prix spot (= au jour le jour)

Un cas particulier est celui des contrats du type DATS24 : ces tarifs sont aussi adaptés tous les trimestres, mais au lieu d’être basés sur les prix de fourniture dans l’avenir, du mois précédant le trimestre de fourniture, ils reflètent la moyenne des prix "spot" (ceux qui sont appliqués pour livraison immédiate) tout au long du trimestre. C’est-à-dire qu’on ne connaît le prix qui sera appliqué en janvier, février et mars qu’à la fin du trimestre. Avec ce type de contrat, la baisse actuelle sur les marchés de gros est de toute façon une bonne nouvelle, car elle se répercutera sur le calcul mais il faudra attendre la fin du trimestre pour voir si elle se confirme et de quelle ampleur elle sera

Et les contrats fixes ?

Le seul contrat fixe à nouveau disponible pour tous est le "Comfy" de Luminus : à 38 cents le kwh d’électricité et 14 cents le kwh de gaz, le prix est quasiment équivalent au tarif d’un contrat Easy chez Engie… sauf qu’il est fixé ici pour un an :

  • Si jamais le prix de l’énergie venait à remonter, ce contrat est donc une garantie de ne pas payer plus pendant un an : de quoi anticiper et pouvoir prévoir son budget
  • Si la baisse actuelle se confirme ou même si les marchés restent en statu quo, les contrats variables mensuellement sont bien plus avantageux. Mais ils présentent un risque en case d’éventuelle nouvelle flambée des prix de gros

Et ça va se voir quand sur la facture ?

Ces changements de tarif interviendront début février, mais ça ne signifie pas que cela va se marquer immédiatement sur les factures que vous recevez sur votre boîte mail ou dans votre boîte aux lettres. Pour rappel, voici comment les fournisseurs calculent le montant que vous devrez payer :

  • Sur base de votre relevé annuel, le fournisseur va établir votre consommation sur un an.
  • Ce total va être fictivement réparti sur bas de ce qu’on appelle les "real load profiles", soit la répartition de la consommation pendant l’année sur base des consommations totales observées dans une région donnée. En gros, ça veut dire que même si vous avez passé le mois de décembre chez vos parents, une partie importante de votre consommation annuelle sera malgré tout affectée au mois de décembre parce que vos voisins, eux, ont consommé une partie importante de leur énergie ce mois-là.
  • Le pourcentage de la consommation établi pour chaque mois est multiplié par le tarif du mois.
  • Sur base d’une facture établie comme telle, votre fournisseur va estimer, en se basant sur les tarifs actuels, et sur votre consommation de l’année précédente, le montant de votre facture future
  • Votre fournisseur va retirer le total des acomptes déjà payés, et diviser la différence par le nombre de mois restants pour établir votre nouvel acompte.
  • Ce recalcul d’acompte n’est toutefois pas automatique et dépend de la stratégie et des pratiques de chaque fournisseur. Celui-ci peut aussi tenir compte de relevés intermédiaires réalisés.

Cela veut dire que si vous avez un contrat variable mensuel et que votre consommation n’a pas augmenté, vous êtes en droit de demander une diminution de votre acompte à partir du mois suivant !

 

Pourquoi la baisse du prix du gaz ne se répercute pas immédiatement sur notre facture d'acompte ? La réponse dans le marché matinal

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JT du 25/01/2023

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