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La revue de presse : "Les essentiels" sont en colère

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Par Nicolas Vandenschrick

Les Essentiels, c’est le terme choisi par la presse pour évoquer les travailleuses et les travailleurs du non-marchand. Ceux-là, précisément dont la manifestation et la grogne et au cœur des éditos de la presse.

Le non-marchand n’est pas content. Alors, ce mardi, il manifeste. Ecrit comme ça, Le Soir, cela n’évoque pas grand-chose. D’autant moins à celui ou celle qui est dans la force de l’âge. En pleine forme. En pleine santé. Celle que la vie a gâtée en leur évitant les accidents ou les handicaps, celui qui a les moyens de se payer une assistance sur mesure, ceux qui peuvent financer un système alternatif quand le service public n’est pas au rendez-vous. A ceux-là, en résumé, la grogne du secteur non-marchand, c'est sûr, n’évoquera pas grand-chose.

La Libre propose alors un retour en arrière. Retour aux mois de Covid, lorsque les Belges, à leurs fenêtres, applaudissaient sur le coup de 20 heures pour saluer les professionnels des soins de santé. Souvenons-nous de cet élan de solidarité, quand eux se mobilisaient face à un virus inconnu. Souvenons-nous en car, pour ceux qui travaillent dans ces secteurs, rien n’a vraiment changé.

Et si – propose Le Soir – on mettait des noms sur ce non-marchand.
Rosa, qui vient dès 6 heures du matin laver Françoise qui ne peut plus marcher. Puis qui file chez Alberte – bassin fracturé. Ou chez Luce dont elle accompagne les derniers jours. Le non-marchand, c’est elle. Celle qui dit au proche "appelez-moi, n’importe quand. N’hésitez pas." Le non-marchand, c’est Jules, aide soignant dans une maison de repos. Seul visage que nos aînés verront dans une journée bien vide. Le non-marchand, c’est Fanny qui s’occupe des petits en crèche. C’est Thierry, qui vient rendre visite à des familles en désarroi.

Dans notre société qui a généralisé les éclatements, les distances, les surcharges pour les ménages et les familles, c’est cela le non-marchand. Des essentiels, écrit le Soir. Des travailleuses, des travailleurs dont la tâche – l’assistance à autrui – est vital, mais finalement très peu considérée.

Pas sûr qu’une manifestation puisse changer la donne, reconnaît Le Soir. Du reste, ajoute La libre, l’enjeu ne se limite pas à une revalorisation du salaire. Mais le manque d’attractivité de ce secteur augmente d’autant la charge qui repose sur celles et ceux qui travaillent. Ce chantier est immense. La situation est critique.

Une dépense budgétaire qu’iL faut aligner à côté d’autre priorité.

Et l’économie ? Ça va, merci

Suivant les estimations de la Banque Nationale de Belgique, l’économie se porte un peu mieux que prévu. "Le scénario d’une récession ne semble plus à l’ordre du jour" écrit L’Echo en titre.

Dans les chiffres, cela reste discret. Le dernier trimestre 2022 aurait connu un PIB très légèrement dans le vert. (+ 0,1%). Mais même si c’est peu, cela permet de boucler 2022 avec une croissance positive (+3,1%). Cela permet aussi, écrit l’Echo, "d’envisager l’année 2023 sous de meilleurs auspices."

 

Sinon que De Tijd hésite. Est-ce vraiment la lumière au bout du tunnel ou juste un feu follet qui s’éteint quand on l’approche ?
Quand nous entendons "récession", comportement logique de consommateur, nous freinons nos dépenses, modérons nos investissements. Or, précisément, si les nouvelles, les estimations de la Banque National se confirme, c’est cela que nous aurons évité.
En ce moment, le prix de l’énergie continue de se tasser ( – 27,7% en un mois. De Morgen.)
Certes, l’alimentation devient de plus en plus cher mais De Tijd veut croire que le pic des prix serait atteint.
L’inquiétude du quotidien économique vient de ce que cette récession évitée de justesse ne se transforme en stagflation, mélange de croissance limitée et d’inflation sous-jacente. Bref, le signe d’une économie ni malade ni guérie.
Ce serait moins douloureux, mais bien plus long. "Pour les travailleurs, les consommateurs, les entrepreneurs et les décideurs, ça n’est pas forcément plus agréable."

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