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France : nouvelle journée de mobilisation ce mardi contre la réforme des retraites

France : nouvelle journée de mobilisation ce mardi contre la réforme des retraites. Image d’illustration.

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Par AFP, édité par Africa Gordillo

Un 2e round encore plus "massif" ? Des centaines de milliers de Français devraient à nouveau manifester et faire grève mardi contre la réforme des retraites, les syndicats espérant une mobilisation au moins équivalente à celle du 19 pour faire plier le gouvernement sur son projet phare.

"Je pense qu’il y aura largement autant de monde, en tout cas je le souhaite", a déclaré lundi sur France 2 le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, en première ligne contre la réforme depuis sa présentation le 10 janvier. "On espère faire encore plus fort le 31", avait affirmé la semaine dernière son homologue de la CGT, Philippe Martinez.

En retrait sur ce dossier, le président de la République Emmanuel Macron, qui joue en partie son quinquennat sur cette réforme, l’a jugée lundi "indispensable" lors d’une conférence de presse à La Haye.

Mobilisation plus importante ?

La journée du 19, à l’appel des huit principaux syndicats français, avait réuni selon les autorités 1,12 million de manifestants, plus de deux millions selon la CGT, opposés au recul de l’âge de départ à 64 ans. Cette fois-ci, 1,2 million de manifestants sont attendus en fourchette haute dont 100.000 à Paris, selon une source policière. Les cortèges devraient à nouveau être fournis dans les petites villes.

"Je fais grève en soutien, parce que quoi qu’il arrive je vais partir tard, 67 ans pour avoir une retraite confortable […] Je pense que c’est un mouvement qui va au-delà de la retraite. C’est aussi sur une certaine vision de la société", a témoigné lundi auprès de l’AFP Martine Beugnet, professeur des universités, 59 ans.

Onze mille policiers et gendarmes seront mobilisés, dont 4000 à Paris, a annoncé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, souhaitant que les marches se déroulent comme il y a 12 jours "sans incident grave". Mille à deux mille Gilets jaunes et 200 à 400 ultras sont attendus dans la capitale.

L’adhésion recule

La grève s’annonce très suivie dans les transports et l’éducation. La circulation des métros et RER sera "très perturbée" en région parisienne, de même que celle des TGV. La situation devrait être encore plus difficile pour les trains régionaux, et le trafic des Intercités sera quasiment à l’arrêt.

Gare du Nord, lundi soir, des usagers oscillaient entre mécontentement et compréhension, beaucoup pouvant télétravailler. "Je n’ai rien contre la grève, mais il faut que ça soit cadré. Ça devait commencer à 19 heures et pourtant mon train est supprimé. Bonjour la galère ! […] Je vais télétravailler le reste de la semaine mais on n’a pas du télétravail indéfiniment", a expliqué Delphine Martin, cadre de banque, 46 ans.

Les principales raffineries et dépôts de carburants du géant pétrolier TotalEnergies comptent 75 à 100% de grévistes mobilisés contre le projet de réforme des retraites, à l'appel de la CGT, a-t-on appris mardi auprès du syndicat.

Les syndicats enseignants prévoient 50% de grévistes parmi les professeurs, de la maternelle au lycée.

Une intersyndicale doit se réunir à partir de 18 heures au siège de FO pour décider des suites du mouvement, et probablement annoncer au moins une nouvelle journée de mobilisation. La CGT, FO et Solidaires souhaitent des grèves reconductibles, comme en ont déjà décidé certains syndicats, par exemple dans l’énergie et l’éducation. "La Première ministre ne peut pas rester sourde à cette formidable mobilisation qui s’est créé le 19", a estimé Laurent Berger lundi.

Pris en étau entre la mobilisation de la rue et la virulence des oppositions à l’Assemblée, où le projet est débattu depuis lundi, le gouvernement a durci le ton ce week-end, M. Darmanin dénonçant "le profond mépris de la valeur travail" d’une partie de la gauche, et la volonté de la France insoumise de "bordéliser" le débat.

Elisabeth Borne a, elle, joué la carte de la fermeté, affirmant que le recul de l’âge n’était "plus négociable", même si des mesures en faveur des femmes, plus impactées par la réforme que les hommes, sont envisagées.

Lundi, la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, lui a répliqué que "le retrait du texte n’est pas négociable", voyant les manifestations de mardi comme une "motion de censure populaire".

Pour l’exécutif, la bataille de l’opinion "est très mal engagée", selon Frédéric Dabi, de l’institut de sondages Ifop. "Au fur et à mesure que les Français entrent dans la connaissance de la réforme, l’adhésion recule" dans les sondages, a-t-il souligné dimanche sur Radio Orient.

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JT du 30/01/2023

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