Cette semaine, le gouvernement fédéral a repris la chasse aux milliards. Il doit en trouver 10, pour être précis. Pour s’assurer que ses partenaires de majorité ont bien compris l’enjeu, Bart De Wever, le Premier ministre, leur a rappelé ses règles : « C’est soit on fait ça sérieusement, soit il va chez le Roi Philippe faire rapport. »
Ce n’est pas la première fois que le Premier ministre menace de tout plaquer si les choses ne se déroulent pas comme il l’entend. Ce « retenez-moi ou je fais un malheur », il s’en est déjà servi lors de la négociation pour la formation du gouvernement.
« Chacun sa méthode » diront les uns. « Un peu de sérieux » répondront les autres (autres parmi lesquels on retrouve une bonne partie des commentateurs néerlandophones.)
Le Roi Philippe n’est pas un levier que l’on actionne pour faire pression sur ses partenaires de majorité. Het Laatste Nieuws, 29 octobre 2025.
C’est pourtant ainsi que l’homme fort du nationalisme flamand entend utiliser sa carte « royale ». Avec son ultimatum « un budget pour le 6 novembre ou alors », Bart De Wever a menacé ses partenaires d’une crise gouvernementale pour tenter de résoudre un nœud budgétaire.
Technique efficace ? Réponse le 6 novembre.
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Dans cette ambiance politique tendue, le négociateur bruxellois, David Leisterh (MR) a rendu son tablier. Plus exactement, il a décidé – sans ultimatum, lui - de se retirer, laissant le flambeau à son président de parti, Georges-Louis Bouchez. Dans l’analyse qu’il en fournissait cette semaine, Le Soir se faisait mordant :
Après plus de 500 jours sans résultat, la présence ou non du formateur ne change plus grand-chose : pas de majorité, pas de budget, pas même de négociation digne de ce nom. Reste, peut-être, un peu de clarté.
Le Soir, Bernard Demonty, 28 Octobre 2025.
La situation de la région-capitale semble en effet inextricable. Le formateur MR vient de quitter la vie politique régionale. Plus tôt, mi-septembre, c’est le négociateur des Engagés, Christophe De Beukelaer qui annonçait vouloir quitter son poste et la vie politique. Prudent, il a tout de même conditionné son départ officiel au « jour où il y aura une solution à la crise politique », ce qui pourrait l’emmener très loin. Ainsi, une piste semble se dessiner qui n’aurait plus grand-chose de démocratique : les dégoutés s’en vont. Reste, non pas les dégoutants, mais bien les plus tenaces ou les plus patients. Drôle de manière de répondre aux votes des citoyens.
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